PODIOVIRIDI
Autrement dit Puivert, dont je me rappelais les photos qui m'impressionnaient lorsque j'étais adolescent. Il semblait solitaire sur un haut plateau venté et enneigé. Autant dire que sa "colline verte" dominant une vallée agricole a cassé la sinistre image que je m'en faisais. Le castrum qui avait été assiégé pour cause de seigneur hérétique fut reconstruit au début du quatorzième. Malgré ses quelques tours rondes, c'est la forme carrée de son donjon énorme, de son châtelet d'entrée et le long rectangle de sa cour qui frappent. Ici on dirait que rien ne tourne, rien non plus - si l'on excepte les bossages - ne vient agrémenter la nudité de la maçonnerie, ni corbeau, ni merlon.
Son donjon de 32 mètres de haut, très bien conservé, est une masse rébarbative comme l'architecture médiévale en a peu produit. Mais l'intérieur révèle de bien belles surprises :
Le Donjon :
Montons voir plus haut :
La chapelle avec sa voûte qui simule une abside :
Et puis, au dernier étage, la célèbre salle des musiciens. Chaque culot des retombées d'ogives est ornée d'une sculpture représentant un instrumentiste, en l'honneur peut-être des réunions de troubadours se tenant à Puivert au XII ème siècle et honorées de la présence d'Aliènor d'Aquitaine. C'est unique dans le monde profane, puisqu' habituellement les instruments nous sont connus grâce aux anges musiciens des églises.
Le château vu de la terrasse sommitale
En cette vallée existait jusqu'à la fin du XIII siècle un lac naturel de plus de 5 km de long, dont la "digue" se brisa. La ville de Mirepoix, 30 km en aval, fut noyée. Cette histoire reste assez mystérieuse et les tenants de l'ésotérisme s'en sont emparée.