MONTSEGUR
Je sais depuis fort longtemps et exactement à quoi ressemble Montségur, du moins son architecture. Comme bien des édifices médiévaux j'en avais silhouette et mensurations bien ancrées en tête avant d'y avoir jamais mis les pieds. Je sais depuis bien longtemps que ses vestiges consistent en quelques pans de mur seulement. Sur ces misérables guenilles de pierres s'est inexorablement greffé le récit du long siège et du terrible bûcher où les flammes mirent à la torture les chairs vives des hérétiques. J'eus beau apprendre par la suite que les murailles appartenaient à un château postérieur, qu'elles n'avaient pas été le décor de la tragédie, ni les témoins de ces honteuses exécutions, cette vaste cour vide et froide, accrochée au somment de ce "pain de sucre" pyrénéen avait à mes yeux tout le lugubre et la cruauté d'une scène de crime.
Je m'attendais à ce que la visite du site balaye ces vieilles rêveries. Il n'en fut rien. Dès que je pénétrai dans la cour de Montségur, je fus certes saisi tout d'abord par la puissance des ces murailles cyclopéennes, bien loin des murs pantelants que j'imaginais, mais très vite (elle était presque déserte grâce à l'heure tardive), le grand espace emprisonné de bloc de marbre, fait de presque rien, me tira presque des larmes d'émotion, comme si hurlait là en silence les fantômes de centaines de suppliciés.
Pourtant, nous aperçûmes au delà de la muraille, côté précipice, les seuls vrais vestiges cathares, à savoir les terrasses sur lesquelles s'appuyaient les maisons du village de réfugiés. Un village vertical, tirant profit du moindre mètre carré disponible. Les voici :
Le puech culmine à 1200 m (autour de 700/800 pour Peyrepertuse et Puylaurens) et les premiers vrais sommets pyrénéens sont tout près.
Entrée du château :
Monument à la gloire de l'occitanie :