ABBAYE DE SAINT HILAIRE
La tournée des nids d'aigle est terminée. Jamais de toute ma vie je n'avais visité autant de forteresses médiévales en si peu de temps. On aurait trouvé moins étonnant que j'agisse ainsi en quête d'architecture religieuse. Mais, concernant les châteaux, les photos l'ont bien montré, il s'agissait tout autant d'admirer un site que des traces humaines. Après ces austères pans de muraille la fin du séjour me fournit trois belles occasions d'étancher ma soif de gothique, et de la plus belle façon. La première de manière tout à fait inattendue puisqu'il s'agissait d'un édifice dont j'ignorais l'existence, une abbaye dont le cloître gothique est une merveille et qui renferme bien d'autres choses d'intérêt.
Nous nous rendions à Carcassonne pour corriger le tir d'une première visite ratée, et sur la route, nous rencontrâmes les ruines d'une cathédrale (une fois de plus inconnue) romane aux nombreuses citations antiquisantes, Alet les Bains. (Certains savent peut-être qu'on peut voir les ruines d'une autre cathédrale dans un autre Alet). Au pied du chevet ruiné Vladimir fit affaire avec une herboriste qui s'avéra native du Trégor.
Notre deuxième escale fut pour Saint Hilaire.
Le cloître fut un ravissement :
Dans l'abbatiale, le "sarcophage" de Saint Sernin, pièce tirée d'un unique bloc de marbre, sculptée dans un style singulier par le maître de Cabestany (dont j'entends alors le nom pour la première fois) et qui raconte la vie du premier évêque de Toulouse :
Infos Wiki :
Une découverte providentielle est à l’origine de la renaissance d’un remarquable sculpteur et de son œuvre datant du Moyen Âge. Un tympan de style roman (classé auprès des Monuments historiques) fut mis au jour dans les années 1930 lors de travaux d’agrandissement de l’église paroissiale de Cabestany. Les hautes qualités techniques, le thème et l’originalité du tympan menèrent les érudits de l’époque à l’étudier et à le comparer à d’autres sculptures médiévales. Leurs conclusions révélèrent un artiste anonyme, nommé depuis lors le Maître de Cabestany, ayant sculpté des œuvres (chapiteaux, sarcophage, modillons…) aujourd’hui présentes dans de hauts lieux religieux.
Au total, à travers l’Europe, 121 pièces sculptées sont attribuées au Maître ou à son atelier. À ce jour, le Maître de Cabestany, internationalement reconnu pour avoir marqué la seconde moitié du XIIe siècle dans l’art religieux, a fait l’objet de nombreuses études (plus de 200 références bibliographiques parmi lesquelles un ouvrage paru aux éditions Zodiaque en mars 2000) d’éminents chercheurs français et européens spécialisés en théologie, en histoire et en histoire de l’art.
Le plafond du logis abbatial présente des peintures de la fin du XV ème siècle. Je vous laisse admirer ces images pieuses :
Enfin, la cave, où aurait été inventé la blanquette de Limoux, elle-même peut-être à l'origine du Champagne.
Allons-y (oui, il faut monter pour aller à la cave)