TOUT CE QUI SE FAIT EN BRETON

Il arrive au Collège des Marches avec mari en bagage, qui fera, soit dit en passant, une éléphantesque ballade. Au Collège des Marches on parle un breton hésitant mais on a soif d’apprendre. Il doit souvent reformuler, redire lentement pour être compris. Il passe pour un native speaker du fin fond des contrées occidentales.

A midi se pointe le président. Mais il ignore qu’il est le président. Ce dernier lui adresse la parole en connaissance mais, bien que le visage lui soit quelque peu familier, il est incapable de l’affubler d’un nom et encore moins de retrouver le contexte de leur première rencontre – stage de breton, backroom ?-. Le président s’adresse alors au personnel : savez-vous la chance que vous avez d’être formé par l’un des meilleurs enseignants de la langue ? Toujours délicat d’adopter une attitude en pareille circonstance. Il opte pour la pirouette pédagogique : savez-vous comment on dit passer la pommade en breton ?

Mais l’effet du détournement est de courte durée : Et c’est un écrivain !

Quelques minutes plus tard, il se trouve à déjeuner en tête à tête avec la professeur de français. Ce sont généralement des gens que le mot « écrivain » titille.

Tu as écrit quoi comme livre ?

Un petit roman de science fiction.

Le thème ?

L’univers est-il infini ou on.

Ah ! Et… ?

Un… une sorte d’essai.

Même question, le thème ? (Ah, le thème !)

L’homosexualité. (Il doit traduire le mot).

Silence – Perplexité.

Mais… c’est écrit pour… enfin… n’importe quel lecteur bretonnant ?

Ben oui !

Un sourire éclaire alors son visage.

Ah, c’est bien ça ! Je n’en reviens pas de tout ce qui se fait en breton.

Comments

[Kridienn]

Et ici, pas de poésie ce soir ???

[Kridienn]

Euh, ça fait quoi d'être l'un des meilleurs enseignants de la langue et présenté comme tel ?

[Kleg]

AH c'est une idée qu'elle est bonne, ça ! On fait bien des stages de breton B&B, pourquoi pas backroom ? Hihihi, je vois bien le truc, TPR hag all ! Ah je ris !