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EN ALAN AR MEURVOR
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29 novembre 2010

HOMOTHEÂTRALITE

Comme je l’expliquais hier, j’arrive en retard au second jour du stage. Je raconte brièvement mes péripéties, et, le temps d’évacuer le stress d’un excès d’attention mise à la conduite, je me coigne au sol, entre une marche et un fauteuil, me contentant d’observer les choses en marche en attendant un retour d’énergie pour être volontaire pour un « exercice ».

Lors de mon arrivée, le groupe travaille sur des impros. Le même thème, qui se joue à trois, depuis un moment semble-t-il : un garçon se rapproche d’une fille dans un bar, arrive la compagne de ce dernier, scène de jalousie. Plusieurs groupes sont passés sur scène. Je comprends alors qu’à l’instant où j’arrive, ne reste plus à passer qu’une fille et 2 garçons ! Et j’entends No*no dire au deuxième garçon : « Ben, ça n’est pas grave, tu feras le copain. » Ah, la neige est oubliée, le spectacle m’intéresse. Et là, deux petites choses se passent qui me frappent et m’amusent. Lionel s’installe à la prétendue table de café, fait face au public et attend que ses comparses s’installent. Il sait désormais qu’il doit jouer un homo, par la force des choses.  Au fond, je pense qu’il est gêné. Alors que fait-il ? Ce que font beaucoup pour se protéger, me semble-t-il, il singe, il amuse la galerie, en prenant une pose et une voix de tapette. Il n’est pas le premier à faire le singe avant que l’impro commence mais cette fois No*no intervient, avec beaucoup de tact. Elle ne peut ignorer qu’au moins un des stagiaires est concerné, alors elle le rappelle à l’ordre, sans attirer l’attention : «Tu te souviens de ce qu’on a dit Lionel, pas de caricature, du crédible ! » La scène commence alors et il ne tarde pas à être rejoint par Maël, comédien amateur d’expérience, et que je connais bien, figurant d’ailleurs au générique de ma probable future pièce. Point de sarcasme chez lui, ça n’est vraiment pas le genre. Mais inconsciemment, il dévie du thème, il est certes très drôle, il joue bien la dispute, mais il a décidé qu’elle ne serait pas d’ordre amoureux. La pauvre fille n’a plus de raison d’être dans la scène, elle est évacuée, et elle ne sait plus comme s’y raccrocher. Curieusement, Lionel, après ses moqueries du début, joue finalement le jeu. Malgré son breton pitoyable et le bagou de Maël, il réussit par une pirouette qui me souffle à détourner une phrase de l’autre et à ramener le sujet : « je ne t’aime plus ». Mais Maël continue, imperturbablement sur la ligne qu’il s’est fixée. Lionel tient bon, s’accroche, maintient le cap : « j’ai quelqu’un d’autre dans ma vie. » Mais jusqu’au bout, Maël n’aura pas dévié d’un degré, restant sourd aux appels de Lionel. Le commentaire de No*no s’impose, c’est un cas d’école : Maël n’était pas à l’écoute, il n’a eu aucune réactivité au jeu de son partenaire. Il l’admet bien volontiers.  Mais en moi-même, je ne peux m’empêcher de m’interroger. Maël est à l’aise sur scène, il est un amateur assez doué et expérimenté. On risque tous à un moment ou à un autre de ne pas être assez à l’écoute, c’est classique, mais sa surdité sur ce coup là avait été tellement extrême ! N’était-ce pas uns stratégie inconscience de refus ?

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Commentaires
C
bon allez je te raconte. nous mercredi soir, le groupe theatre adulte kenteliou, on a eu comme exercice une impro approchante de la votre. Ktl a utilise ce qu'elle a vu en stage avec toi le we dernier. donc trois personnes, la premiere attend, la deuxieme est lourde, le troisieme est l'attendu(e). l'attendu(e) pouvait etre un/une ami/e ou l'amoureus/e, comme on voulait.<br /> j'ai été la lourde puis celle qui attendait. j'ai adore faire la lourde et faire suer mon attendant. il y a eu des sketchs ou l'attendue était l'amoureuse et ca n'a pose aucun souci à aucune des attendantes. les filles rentrent plus facilement dans le jeu du theatre? je ne sais pas.<br /> on a éclaté de rire quand un des lourds a dit aux deux amoureuses mais "j'ai jamais fait avec deux filles on pourrait essayer". un autre tres bon lourd! c'etait une seance tres chouette, une de plus!
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C
Curieux quand même ce refus ou ce manque d'écoute même si j'en ai vu plein dans notre formation (mais c'est normal, on était de grands débutants et on nous forçait la main). Enfin, on peu aisément comprendre que le côté homo ait déstabilisé...
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K
Kgwn> Mais ce que tu dis n'est pas en contradiction avec moi. Quand je dit refus, je n'ai pas dit de quoi, " ce qu'il pensait ne pas savoir conduire de façon vraisemblable et réaliste," me va très bien comme motif. Mais n'oublions pas qu'on ne lui demandait pas de jouer l'homo mais la jalousie, et que 2 mecs c'était juste un accident de casting...
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K
Plus sérieusement, et si je ne rejette pas d'emblée ton hypothèse de stratégie de refus inconscient, on peut peut-être y voir simplement, tout habitué que soit le Mael en question à la pratique théâtrale, une difficulté à se mettre dans un délai très bref dans une peau qui lui est vraiment étrangère ? Peut-être son refus, à moitié ou totalement inconscient, était-il motivé par ce qu'il pensait ne pas savoir conduire de façon vraisemblable et réaliste, et en évitant les clichés justement, une scène sur un terrain qu'il méconnait ? Je sais bien que c'est toute la difficulté et l'intérêt de l'impro...Mais je serais tentée de voir là une sensation de "non-compétence" plutôt qu'une vraie conduite de refus.<br /> Mais hein, ce que j'en dis...
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K
"un garçon se rapproche d’une fille dans un bar, arrive la compagne de ce dernier, scène de jalousie."<br /> D'où je conclus que la 2ème fille est en amour avec un bar. Une bernique de comptoir sans doute ?
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