Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
EN ALAN AR MEURVOR
EN ALAN AR MEURVOR
Publicité
Derniers commentaires
Archives
24 août 2022

VACANCES NORD IBERIQUES : VERDURES BRETONNES?

Un petit incident intervint en cours de randonnée à la Ruta Del Cares: l'un des genoux de Vladimir, qui se signalait gentiment depuis plusieurs années lors des randonnées, devint soudain un peu plus récalcitrant. Il fallut désormais négocier un peu avec lui avant d'envisager les nouvelles randonnées.

C'est ainsi qu'il fut convenu qu'après les 20 km dans la gorge, le lendemain serait moins aventureux, d'autant que le temps bien bas, voire brumeux, n'incitait pas à viser les sommets.  Mais même en restant modeste dans ses ambitions, n'esperez pas du plat dans les Picos.

Avant cela, non loin de l'endroit où nous résidions, se trouve le monasterio Santo Toribio de Liebana, couvent franciscain qui a plusieurs titre de gloire, dont celui d'avoir hébergé le moine Beatus et celui de posséder un morceau (le plus gros?) de la vraie croix (cupressus sempervirens, origine Palestine). 

_O8A2000

_O8A2035

Le bâtiment est composite et l'église est essentiellement du XIIIème, d'un gothique rugueux qui n'est pas sans charme.

_O8A2028

_O8A2027

_O8A2017 _O8A2019

_O8A2018

Le reliquaire de la vraie croix ! Nul doute on est en Espagne.

_O8A2025

De là, nous poussons jusqu'à Brez (sic!), un village au pied de la montagne, pour notre petite randonnée.

_O8A2045

_O8A2039

L'itinéraire part de la très craquante église San Cipriano dont j'ignore tout de la période de construction. Son clocher, et sa forme générale, la présence d'un portique en bois au sud, sont des invariants qui donnent une silhouette semblable à toutes les églises rurales de la région et marquent le paysage comme le font églises et chapelles de Basse Bretagne.

_O8A1107

_O8A2049

_O8A2056

_O8A2057

_O8A2058

C'est le départ d'un itinéraire à dénivelé moyen (église 761 m, point haut 900 m), sous un crachin et dans une verdure en harmonie avec le nom du village et même parmi des essences qui pour beaucoup ne nous dépayseront pas. C'est parti. 

Capture Brez

_O8A2062

_O8A2070

_O8A2071

_O8A2072

_O8A2074

_O8A2077

_O8A2092

_O8A2098

_O8A2099

_O8A2100

_O8A2104 _O8A2107

_O8A2116

_O8A2124

_O8A2128

_O8A2131

_O8A2133

_O8A2136

_O8A2139

_O8A2140

_O8A2148

Toutes ces randonnées cantabriques ont sacrément secoué mes certitudes. Parmi ces blocs calcaires, toujours l'abondances de plantes acidophiles à ma connaissance, à commencer par les bruyères au sens large, fougère aigle, parfois ajoncs et genêts. Alors, j'ai souvent constaté la présence d'ocre dans le sol qui est lui même acide (c'est ce que j'appelle l'effet roussillon = en Provence, tous les endroits réputés pour les formations d'ocres sont couverts de bruyères, fougères aigles et autres chataîgners). Mais concernant la promenade de Brez, j'ai aussi vu des filons d'ardoises très localisés, bref, c'est à y perdre son latin botanique.

Je veux bien le nom de ce chêne familier de mes vacances depuis des années mais j'ai peur de me gourer.

_O8A2066

Et de cette bruyère aussi.

_O8A2081

_O8A2088

Je vais finir sur une plante qui m'a fait sursauter. Cette éricacée ne me cause que des surprises: c'est la bruyère de Saint Daboec, dite communément bruyère d'Irlande. Elle a des clochettes nettement plus grosses que beaucoup d'autres espèces.

_O8A2080

_O8A2078

Dans mon ancien jardin des mont d'Arrée, je n'ai jamais pu en garder en vie. Dans mon jardin du Cap, où le climat me semblait beaucoup moins irlandais, elles se plaisent. Mais à Brez, c'était la première fois de ma vie que je la voyais dans la nature. C'est à chaque fois un moment d'émotion pour moi quand, au gré de mes voyages, je vois une plante "de jardin" dans son milieu. J'adore ça. Vous imaginez le Népal et le Tibet ! Cette fois, c'était un peu inattendu. Qu'est ce que la bruyère d'Irlande foutait là ? Et puis soudain, comme par miracle, le nom botanique m'est revenu, daboecia cantabrica ! Elle est commune à l'arc atlantique, il y a même une autre espèce daboecia azorica, des Açores!

Publicité
Publicité
Commentaires
C
Karagar> Pour le Chêne tauzin, je parle pas du dessous des feuilles qui est très pubescent mais de la partie supérieure qui l'est juste un peu. Mais on ne peut pas se fier à une seule de tes photos. Je le dis, j'ai pensé au départ qu'il s'agissait de Quercus frainetto (Chêne de Hongrie), mais cela n'est pas possible, il est absent là-bas dans la nature. On oublie les couleurs. Et si, je me suis posé la question et je l'ai écrit : "En principe, il affectionne les sols acides, mais il faut se méfier". Pourquoi ? Parce que rien ne dit que c'est uniformément calcaire partout. Et quel calcaire et quelles autres éventuelles roches sédimentaires, quels mélanges géologiques et pédologiques ? Et n'existe-t-il pas des divisions infraspécifiques ou des populations qui serait davantage calcicoles ? Et ce qui est en principe acidiphile chez nous ne devient-il pas davantage calcicole par "compensation de facteurs" écologiques ou phytogéographiques ? Donc, pas forcément très étonné.<br /> <br /> Quelles plantes dans les jardineries : énormément, notamment des hydrophytes ou des hélophytes : Faux-nénuphar, Grande douve, Petite massette, Epipactis des marais, Carex divers, Fritillaire pintade, Martagon, Benoîte des ruisseaux et des tas d'autres qui ne me reviennent pas en mémoire.
Répondre
K
Plume> Et tu as vu ces "murs" en bois tressé et ce "château de cartes" au dessus de la ruelle? J'ai vu aussi des anciens fours à pain au premier étage des maisons, en encorbellement, maintenant en l'air par des poteau en bois ! Concernant le genou, je peux lui parler de la plante, quant au lait de brebis, j'imagine que c'est en place du lait de vache? Mais Vladimir est au soja depuis des lustres.<br /> <br /> Calystee> Oui, c'est bien connu ! :) Néanmoins j'ai trouvé intéressant que l'analyse prouve que c'est plausible (essence, lieu et date), ça n'était pas tout à fait de l'arnaque!<br /> <br /> Cornus> Ton histoire de couleur me trouble, car son caractère pubescent rend son feuillage très gris, très clair et c'est le cas chaque fois que je l'ai vu, je n'étais pas sûr que c'était tauzin mais c'est ce que je pensais quand même et c'est cette couleur qui me le fait repérer de loin. Tu ne rebondis pas sur le fait que ces massif calcaire sont couverts de plantes acidophiles? Enfin, à quelle(s) plante(s) penses tu, dans les jardinieries?
Répondre
C
Diable, que de belles choses... et de choses à dire...<br /> <br /> D'abord, l'abbatiale/prieurale du monastère de Santo Toribio de Liebana est adorable. Dans le chœur, on voit un tableau d'un Christ en croix qui me semble sympa et qui m'en évoque un autre, mais quoi ? Il est ancien ou c'est du néo ?<br /> <br /> L'église San Cipriano est aussi sympa...<br /> <br /> Les essences ne sont sans doute pas très "exotiques" comme on peut se l'imaginer sur un plan bioclimatique, mais sans doute un peu plus pour les plantes herbacées, bien que certaines soient présentes en France (pas évident de dire exactement de quelle centaurée et de quelle panicaut il s'agit).<br /> <br /> Le chêne semble bien être un Chêne tauzin (Quercus pyrenaica) présent en France jusqu'en Bretagne et en Île-de-France (où j'en ai trouvé en 2005), initialement connu du nord de la Touraine. Seulement, le côté vert clair m'a induit en erreur (il est vert sombre en général, quoique éclairci par des poils blancs à grisâtres). Il est tout à fait dans son aire. En principe, il affectionne les sols acides, mais il faut se méfier.<br /> <br /> Ta bruyère est Erica vagans, que je n'ai jamais vue en vrai, c'est une superbe espèce. Je crois me souvenir qu'il existe un hybride naturel avec une autre espèce (laquelle ?) et qui est extraordinairement belle si j'en crois un connaisseur disparu.<br /> <br /> Au sujet de Daboecia cantabrica (Huds.) K.Koch, elle est également présente à l'état sauvage en France (pas rare... dans les Pyrénées atlantiques). Personnellement, c'est un peu le contraire, cela me fait parfois tout drôle de trouver des plantes sauvages (communes et rares a fortiori) en vente dans le commerce. Cela peut même être perturbant et dans certains cas poser problème car même s'il ne s'agit pas de cultivars particuliers, il y a des risques de dissémination et surtout de croisement avec des populations sauvages existantes (pollution génétique). Les risques sont sans doute plus théoriques que réels par rapport à quelques jardins, mais dans le cadre des plantations/semis plus abondants... il y a à présent "Végétal local" qui offre des garanties valables. Bon, j'ai un peu dérivé malgré moi ! :-)
Répondre
C
Si les morceaux de bois de la vraie croix reprenaient racine, aucun souci pour renflouer nos forêts. 👨<br /> <br /> J'aime beaucoup la chapelle.
Répondre
P
Bon, je vais pas encore radoter sur la verdeur de la verdure, mais vraiment c'est un enchantement pour moi.<br /> <br /> Je suis surprise par l'agencement de la maçonnerie, en particulier dans le village, et la 1ère image de la chapelle.<br /> <br /> Et pour le genou récalcitrant, si j'osais je suggérerais bien une cure d'harpagophytum 2 fois par an. Et le passage au lait de brebis. Mais je n'ose pas, faites comme si vous n'aviez rien entendu ! 🤩🤩🤩
Répondre
Publicité