VACANCES NORD IBERIQUES : RUTA DEL CARES
Ce matin-là, une opération de blocage du pays basque avait lieu; dès 10 heures, pour la libération de prisonniers politiques. Par précaution, nous partîmes tôt et evitâmes les grands axes où devaient se concentrer les barrages en empruntant une petite route de montagne pour rejoindre l'autoroute longtemps après la frontière France/Espagne.
Cap donc sur les Picos de Europa. Cet endroit n'est pas très connu et il faut bien souvent expliquer où il se trouve. Donc, petit cours de géographie et quelques remarques.
Les Picos ne sont pas à proprement parler une montagne, mais un massif qui fait partie de la cordillière Cantabrique (un nom qui fleure bon la météo marine), sorte de long prolongement des Pyrenées sur plusieurs centaines de kilomètres vers l'ouest. Les Picos sont la partie à la fois la plus élevée (2600 m max.) et la plus septentrionale de la cordillière, donc la plus proche de l'océan (27 km du centre du massif à la côte). C'est donc une région arrosée.
Le massif est calcaire, très dentelé et aux gorges profondes qui le divisent en trois: massif oriental, massif central, massif occidental. J'ai été surpris, une fois, partant du fond d'une vallée, de constater que l'altitude n'était que de 100 m, ce qui donne de beaux dénivelés ! Les endroits les plus connus se trouvent dans le massif central. Bien que de taille modeste (35 km X 20 km), aucune route ne traverse vraiment les Picos et la partie centrale n'est accessible qu'au prix de longues marches. Leur nom leur vient de ce que les marins venant de l'Atlantique les appercevaient en premier lorsqu'ils abordaient l'Europe. Dernier détail enfin, anecdotique : la portion de côte au bas des Picos est exactement en face de la commune où j'habite, à seulement 515 km à vol d'oiseau!
Nous abordons les Picos en appercevant, clin d'oeil du destin, un sommet qui ressemble fort à un mini Cervin, mais je ne saurai jamais son petit nom.
Puis, nous nous enfilons dans le défilé de la Hermida, qui traverse la partie la plus orientale du massif pour rejoindre notre gîte, dont je reparlerai plus tard.
Notre première randonnée sera la plus longue (20 km) mais la moins dénivelée. C'est la Ruta del Cares, chemin taillé à flanc de falaise qui parcourt la Garganta Divina, aménagé à l'origine pour inspecter le canal d'alimentation d'une centrale électrique, lui même le plus souvent invisible car creusé à l'intérieur même de la falaise. Ce chemin, élargi depuis, est devenu une randonnée très populaire. Mais partant du sud, comme nous le fîmes, nous avons pu éviter les trop grands flux de marcheurs et ce fut tout à fait acceptable. Ce chemin traverse littéralement le massif et rejoint en 12 km deux villages séparé par la route de 100 km !
Il y a une heure de route pour atteindre le départ du sentier, mais si tranquille et si belle que nous ne vîmes pas le temps passer.
Et c'est parti pour 10 km aller, nous n'irons pas jusqu'au bout du sentier pour éviter une descente/remontée. Et vous pouvez les parcourir en intégralité en suivant ces photos...
Passage effondré, réparé avec une passerelle au dessus du vide...