Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
EN ALAN AR MEURVOR
EN ALAN AR MEURVOR
Publicité
Derniers commentaires
Archives
14 décembre 2021

NETRAOUIGOU...

Situation déplaisante au boulot. Les étudiants rentrent de leur premier stage, première immersion linguistique et premier compte-rendu dans une langue encore très hésitante. Rien que de très normal.  C’est Yasmine qui commence et dès les premières phrases tout m’étonne. Son niveau (très bon) d’abord, son ton artificiellement neutre ensuite, comme voulant chasser tout affect de ses paroles, et puis très vite des détails étranges.  Je dois alors l’interrompre : Peux-tu préciser ça ?  Je comprends mal… Yasmine espérait peut-être pouvoir dévider son chapelet sans heurt mais à ma première question, elle fond en larmes.  Le voile tombe alors et elle me raconte une situation de détresse de la personne en charge de la classe – et de la classe par voie de conséquence -, le refus de la même personne d’utiliser la langue qu’elle est sensée transmettre, de violence verbale voire plus, de propos ahurissants tenus devant les enfants. Pour augmenter mon malaise, on me dit que le supérieur hiérarchique direct a été informé mais fait la sourde oreille. Il se trouve que je connais très bien la personne incriminée (et mes lectrices aussi, je crois) avec qui j’ai des relations un peu delà de professionnelles (elle est déjà venue à la maison), que son travail fut encensé unanimement à ses débuts, que je l’ai recommandée chaudement à Yasmine. Je suis donc abasourdi.  Au-delà de l’aspect un peu personnel, il est très désagréable d’envoyer des étudiants en formation, qui se trouvent – et vous mettent –, malgré eux, en situation d’inspecteur ! Alors, c’est un témoignage d’une seule personne, présomption d’innocence et tout, et tout, mais Yasmine est sérieuse et connaît déjà le métier - qu’elle veut juste exercer dans une nouvelle langue... Je fais donc un désagréable signalement aux autorités compétentes. Seul aspect positif, on m’écoute et me remercie de prévenir, en d’autres temps…


 

Je me suis enfin décidé pour un vélo sur le Bon Canard., avec porte-bagage et lumières ! (classique, mais je n’avais pas ça sur le précédent, un vélo qui avait coûté 40 € neuf à Avignon, il y a 15 ans et qui sans entretien aucun marchait roulait toujours très bien par tout chemin capiste.) Inauguré modestement dimanche, temps sombre mais étonnamment doux, en bord d’une mer sans le moindre souffle de vent, très calme avec de gros rouleaux en même temps.


 

La déclaration de travaux est déposée pour le nouvel abri de jardin avec – accord du maire de principe – une surface sensiblement augmentée… wait and see…


IMG_5736 IMG_5735

Tiens, il y avait longtemps, des photos de pain(s). Depuis un an et demi, sauf vacances d’été, je n’ai cessé de faire mon pain hebdomadaire sur levain maison. J’y ai apporté moult améliorations au fil du temps mais depuis un bon moment le process est fixé et routinier. Jamais d’échec. (un tiers de T65, un tiers T80, un tiers de petit épeautre, son d’avoine, graines diverses et levain de seigle.) Envie de le malter pour voir, mais difficile de trouver du malt de cuisson bio, sauf sur Internet. A voir…


 

Plume raconte sa champagnisation au moment où j’ai reçu un questionnaire d’une étudiante de fac sur mon supposé best-seller (l’« essai autobiographique » comme ils disent), ça donne de l’espoir !


 

IMG_20190203_190555 Bon, j’ai finalement participé au casting et obtenu le rôle. Tournage en janvier. De moine médiéval à prêtre neurasthénique, voilà toute ma (très petite) vie de comédien ! Pourtant ma mère disait « on en fera un évêque » !


J’ai perdu un ongle, que l’avais écrasé entre deux pierres la veille du départ dans les Alpes, fin août. Très handicapé depuis (car on ne peut coller un faux ongle sur la peau) j'ai cherchaé à acheter un objet - mini prothèse - que je connaissais bien pour avoir souvent vu ma professeure américaine en user, il y a 20 ans, mais qui semblait un apanage d’outre atlantique et donc je ne connaissais le nom qu’en anglais, et pour cause… Je finis par trouver (Internet est parfois un outil inouï) un magasin en ligne qui en vend (d’importation) à l’unité – mes ongles étant par ailleurs en béton, je sais que je n’en aurai d’usage que dans des cas extrêmes – et quand le paquet arrive, quelle n’est pas ma surprise de constater que l’importateur est dans un tout petit village du Centre-Bretagne ! L’ongle a repoussé et commence seulement à dépasser du doigt. Rejouer sans ce truc au bout du doigt c’était comme se libérer d’une contrainte et j’ai soudain trouvé que je jouais mieux et plus facilement que les trois mois précédents. Très plaisante sensation.

 


IMG_20211101_180104 Quand l’ongle aura trouvé sa bonne taille, je devrais commencer les enregistrements. La prothèse était peut-être aussi une bonne excuse à procrastination, car j’ai encore plus peur du micro que d’un auditoire ! Je ne peux guère plus reculer. Je rappelle les circonvolutions de ma volonté :

- quand j’aurai une harpe historique, j’aurai sans doute un meilleur son : 4 ans pour choisir un luthier (petit choix, gros risques), rouspéter, faire activer la cadence, faire un gros virement bancaire (eh oui), aller chercher... Et je coche enfin la case, car le son hum…

- quand la harpe sera stabilisée, j’apprendrai à en jouer. La première case a été cochée plus vite que prévu malgré des soucis angoissants résolus progressivement (cordes qui cassent souvent et commande de cordes frénétiques en Irlande), on ne le dira jamais assez les instruments de factures modernes sont… plus modernes, bref plus commodes… La seconde aussi. Je me suis habitué assez vite au nouvel écartement, très, très différent de mon ancienne harpe (géante dans le domaine) et aussi à la non-régularité des écartements (d’une corde à l’autre mais aussi entre le haut et le bas des cordes vu qu’elles sont disposées en éventail donc non parallèles contrairement aux harpes modernes). Et c’est là que je perds mon ongle !

- quand mon ongle aura repoussé….

 


IMG_5306 Je reviendrai bientôt sur la « confrontation des deux harpes « une chose nouvelle dans ma vie. Mais disons que la recherche de morceaux à jouer, pour l’une et pour l’autre, est très chronophage. Je passe donc beaucoup de temps à écouter de la musique sur Nouilles en Tube, à chercher ce qui me plaît, ce que j’estime capable de faire, à comparer surtout les innombrables versions pour certains morceaux. Pour ma harpe irlandaise, les morceaux joués sur harpes anciennes sont rares sur le Net (en proportions des autres) et donc j’adapte et souvent je créée ma propre harmonisation inspirée de ce que j’entends. (les affres de l’analphabètisme musical). Pour la harpe celtique, je suis plus dans la reproduction. Cela peut me prendre des semaines pour comprendre comment jouer un morceau (l’harmonisation, pas le thème) alors que ça prendrait quelques minutes sur partition… Jamais je n’avais écouté la musique comme ça dans ma vie. Avec ce sérieux, cette envie de comprendre (je suivais des cours avant, donc il suffisait de s'exécuter), de « déchiffrer ». Et voila que cette remarque en amène une autre beaucoup plus générale et abyssale sur toute ma vie et mon mode de fonctionnement.

 


Quand j’ai cessé de jouer de la harpe à 40 ans, j’ai cessé d’écouter de la musique. Je n’avais jamais été, et c’est un euphémisme, un grand écouteur de musique – je ne sais pas trop comment faire - mais là, je n’écoutais désormais que ce que m’imposaient la radio et les supermarchés. Aujourd’hui j’en écoute plus que jamais auparavant (ce qui est sans doute bien moins que certains). Et il m’est apparu clairement – ce que je savais déjà mais dont la confirmation a été éclatante – que j’ai un mal fou, une forme d’incapacité, à apprécier une forme d’art si je ne peux en faire quelque chose. Une sorte d’hyperactivité qui m’entrave dans l’appréciation passive des choses. Tout est sujet à exploitation pour mes propres expériences. Plus de harpe, plus de musique ! Pour l’art gothique, le passage à l’acte était moins facile ! Mais enfin, cette maquette et ce roman ont été un ersatz à mon désir de construire une cathédrale. Il n va de même de la lecture, je n’ai jamais tant lu et avec autant d’application que pour apprendre le breton et très rapidement, bien que cela se concrétisât vraiment des années plus tard - mais quand même dès l'origine, de façon confidentielle – je m’entraînais à bâtir un style abreuvé aux meilleures sources. Seule la nature fait de moi un vrai contemplatif mais le jardinage intensif ne vient-il pas contredire cela ?

 


Audierne, pour Noël, veut rivaliser avec Lyon. C'est fou, et assez somptueux je dois dire. Reportage en images bientôt.

Publicité
Publicité
Commentaires
P
Ah j'aime bien la réponse à Cornus, surtout la phrase interrogative ! :) C'est pile poil ce que j'ai toujours pensé et pratiqué (sauf pour la danse autrefois) : aimer (apprécier est un peu petit je trouve) même passionnément, point final.<br /> <br /> Quand j'écoutais de la musique (oh c'est bizarre de dire ça au passé !) pas question de faire autre chose, pour moi écouter est une action à part entière, l'immobilité d'ailleurs renforce cela. Bon...faut aimer l'immobilité, c'est pas donné à tout le monde ! :) <br /> <br /> Ça me fait penser soudain à ma mère hyperactive qui quand elle me voyait avec un livre, me houspillait :"reste pas là à rien faire, donc !"
Répondre
K
Plume> Pour Léo, tout va bien, il sort autonome désormais mais pas très aventurier. Un nain poilu. pas fait de photos récemment...<br /> <br /> "Je ne sais pas trop comment faire + "passif" = je ne suis qu'assez rarement capable de rester sans rien faire le temps d'un disque et je suis trop attentif à la musique pour faire autre chose pendant (sauf ménage, si pas bruyant) ou peut-être jardinage mais je ne mets pas de musique dehors :) , j'aime beaucoup en voiture, mais c'est un peu le moment où je m'informe... donc plutôt radio. Mais encore une fois, je consacre en ce moment plus de temps à de l'écoute et je me cultive un peu même, au delà des besoins harpistiques.<br /> <br /> Calystee> Aujourd'hui, le supérieur hiérarchique direct, (et ami) est venu me trouver, j'ai un peu bataillé pour faire comprendre que je ne suis qu'un passeur de relai. Je suis pas l'autorité compétente. <br /> <br /> Cornus> Je suis à n'en pas douter un passionné (version laudative), un acharné (version plus critique), ce qui je pointais là, c'est la manie que j'ai de vouloir toujours exploiter ce qui me plait. Pourquoi ne pas seulement apprécier, point final?
Répondre
C
Cornus : je savais que tu allais réagir, et je suis bien d'accord avec toi.
Répondre
C
Calyste> L'enseignement catholique est un des immenses spécialistes pour cacher la poussière voire les ordures sous le tapis. Depuis quelques années, la syndicaliste Fromfrom en apprend de bien belles qui sont pour moi inimaginables en tant qu'être équilibré et même en tant que directeur d'un établissement (parce qu'un directeur n'est pas très bien dans sa tête, c'est bien connu, il suffit de me voir ! 😂).
Répondre
C
Cette histoire de prof qui déraille (certes à confirmer, mais dans tout le cas, il y a forcément un truc qui déconne), il n'y avait pas le choix que de faire un signalement, parce qu'au fond, si c'est bien pris en charge (j'ai bien dit si), tout le monde pourrait y gagner. Le non signalement serait bien plus grave pour tout le monde.<br /> <br /> <br /> <br /> Pour l'abri, le vélo, le pain et le rôle c'est très bien...<br /> <br /> <br /> <br /> Pour la harpe, on va donc attendre que ton ongle raye le plancher ! 😁<br /> <br /> Sinon, ta phrase "Une sorte d’hyperactivité qui m’entrave dans l’appréciation passive des choses." n'était pas une évidence pour moi mais l'analyse que tu fais me semble très juste. Sans faire de la psychologie de bazar, d'autant que je ne suis pas du tout compétent sur le sujet (même si l'expérience des ressources humaines m'ont amenées à voir beaucoup de choses et à ne plus m'émouvoir autant que par le passé, notoirement quand nous nous sommes connus), tu as clairement beaucoup d'attributs de l'hyperactif, mais peut-être aussi un engagement assez exclusif que certains nomme la passion (même si ce terme me semble assez souvent galvaudé). Je comprends cela et je fais des parallèles avec ma passion pour la botanique (bien avant de se connaître, j'avais quitté cette passion dévorante).
Répondre
Publicité