MISSION CEVENOLE 2
Le lendemain, nous connûmes notre seule journée de grisaille au long de ces trois semaines, la pluie menaçant même. Nous hésitâmes donc à prendre la route de la Garde, où nous devions récupérer des reliques appartenant au prieuré et indûment conservées dans la chapelle du château, car la zone est escarpée et nous n’aurions voulu pour rien au monde être surpris là-bas par un de ces déluges dont la région se fait spécialité. Autant dire que nous pouvions tout à loisir gaspiller notre temps à des futilités, au regard de notre saint père bien sûr. Car pour ma part, je tiens la botanique pour une activité saine et dont le propos est de mieux connaître l’œuvre du Seigneur. Or, le frère herboriste de notre abbaye m’avait signalé avec insistance, avant notre départ, que le prieuré abandonné ne devait pas être loin de la bambouseraie d’Anduze, la plus vieille de ce type où l’on peut voir des bambous géants (jusqu’à 21 m!) y prospérer depuis 150 ans. Je la connaissais de nom bien sûr mais je l’imaginais en Aquitaine !
Le parc est très impressionnant, les bambous y sont représentés sous tous leurs aspects et leurs possibilités d’utilisation (labyrinthe, construction…)
mais surtout, ils sont tellement grands qu’ils forment un vrai petit monde à part.
Les couleurs des tiges et des feuillages sont variées et font de belles scènes.
Enfin, il n’y a pas que des bambous. Profitant de la thématique asiatique, de l’eau (irrigation) et de la terre acide, on y a créé aussi un jardin japonais qui est le premier que je vois qui me convaincque vraiment. L’endroit est très troublant.
On y voit aussi de beaux arbres aux dimensions remarquables dont ce ginkgo.
On y trouve aussi pas mal de belles plantes aquatiques (ou de terrain humide -hibiscus moshata aux fleurs énormes-).
Bref, le parc est peut-être un peu trop connu de nos jours et trop aménagé (un endroit ne gagne jamais à devenir une « attraction ») mais la réputation n’est pas surfaite.