DU PREMIER AU DERNIER JOUR
Bien que peu soucieux jusqu’ici de la chronologie, nous voici bien arrivé au terme de la promenade provençale. Car du premier au dernier jour, je l’ai convoitée, cette tour des Opies, qui m’a été, comme pour renforcer mon fantasme, visible bien souvent, des divers endroits où je me rendais pendant cette quinzaine. Très tôt en effet, puisque notre séjour était au pied des Alpilles, je recherchai des promenades dans le massif au relief dentelé. Altitudes modestes pour une impression montagnarde, je l’ai déjà dit, j’en repérai néanmoins le point culminant. La tour des Opies, me disait la page du Web, 498 mètres. Quelques jours après mon arrivée c’était relâche, occasion rêvée pour mettre le cap sur l’est du massif. Malheureusement, j’ai beau tourner, virer, user, rien n’y fait, je ne trouve pas les sentiers qui mènent au sommet. La zone est sauvage, il n’y a pas de promeneurs ni de panneaux indiquant la direction de telle ou telle curiosité. Ce ne fut pourtant pas tout à fait un tour blanc puisque pour la première fois je l’aperçus, cette tour. A peine 500 mètres certes, mais se dressant presque brutalement d’une basse plaine parfaitement plane et verdoyante à souhait, gorgée d’eau - dont les herbages au vert insolent titillent le souvenir de ma pauvre pelouse desséchée – et entourée de saillants calcaires, de crêts et de rocs. Dès lors, elle s’imprime dans ma tête et l’idée, que dis-je l’obsession de l’atteindre ne me quittera plus.
La première semaine de mon séjour, je dispose d’Internet, sur un ordinateur d’une lenteur décourageante. Autant dire que les recherches sont superficielles si l’on ne veut pas y passer la journée. Bref, je ne trouve que des itinéraires pour la tour démarrant assez loin du pied de la montagne demandant 6 heures de marche aller-retour. Je ne pourrai pas imposer ça à Vladimir qui est d’une fatigue extrême. Mais lors de mes pérégrinations, la vigie sur son perchoir, me fait la nique. La tour, la tour !
C’est le dernier jour, plus de contraintes théâtrales mais de longues siestes pour maintenir le comédien en vie. J’ai eu le temps de faire un saut au cyber café en fin de matinée et j’ai enfin trouvé un itinéraire court. Hélas, les indications pour trouver le départ du sentier sont assez compliquées alors... Jusqu’au dernier moment j’ai douté. L’après-midi est bien avancée, nous tentons notre chance. Je m’engage dans ce vallon solitaire où l’on produit de l’huile d’olive et du vin. La route est de plus en plus cahoteuse et toujours aussi déserte. Je prie pour que le groupe de cyprès auprès duquel je me gare soit le bon. Mais tout semble conforme, la barrière, le sentier qui démarre. Je tiens la tour ! L’ascension se fait comme indiqué assez vite et aisément malgré le fort dénivelé. Pendant plusieurs heures, nous ne verrons pas âme qui vive. Seul le vent, toujours ce vent, nous accompagne.
Quelques jours plus tôt, la tour vue d'Arles :
Ascension :
Vallée au sud :
La tour sur sa falaise :
Ca grimpe :
Règne absolu de la roche :
Dernier effort :
L'espace :
La tour:
Le chemin du retour, tout en bas...
C'est parti...
Le laisse la tour à la nuit...