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EN ALAN AR MEURVOR
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23 août 2011

D'UN CHATEAU A L'AUTRE

 

Il y a des noms comme ça qui tournoient dans la tête, effleurent, titillent et on les laisse, par pure flemme, à leur démangeaison comme on abdiquerait devant l’entêtement d’un moustique. Je fonctionne souvent ainsi. Quelque chose pique ma curiosité et je ne fais rien pour en savoir plus pendant des années ; mon intérêt reste semi comateux. Il en va ainsi du mot Lubéron, plusieurs fois évoqué devant moi jusqu’au jour de ce mois de juillet où je prends garde que le célèbre massif est à portée de Dalmatia (ma voiture pour les lecteurs récents).

Plusieurs fois je prendrai la direction du Lubéron mais il restera un mystère en quelque sorte. Un peu comme les Alpilles, il est parfaitement identifiable du premier coup d’œil : pas de contrefort, pas de moutonnement avant coureur, non, des parois abruptes soudaines dominant plaines ou vallée en font une sorte d’île en terres.  Mais n’allez pas croire qu’il s’en dévoile plus facilement : on ne peut qu’en faire le siège, le contourner, le jauger. Pas une seule route qui aille à son sommet. Il faudrait pour cela de longues marches qu’il ne serait pas raisonnable d’entreprendre. Je vois de bien belles chose en marge du Lubéron, mais j’ai l’impression de lui avoir toujours été tangentiel, de l’avoir manqué. Il y a là un quelque-chose d’inaccompli auquel il faudra un jour – je connais mon Karagar sur le bout des doigts, un poil têtu – remédier. Car, voyez-vous, moi qui ai été nourri au lait du fantastique, ce haut plateau inaccessible, ces hectares de terres (quelle végétation les recouvre, quels ruisseaux les parcourent, quels animaux y prospèrent ?) sans la moindre route ni habitation, ça excite mon imagination au plus haut point, et je ne peux m’empêcher d’y voir un « monde perdu » regorgeant de mystères.

Tout prick teaser qu’il fût, le Lubéron m’accorda néanmoins la pleine jouissance de deux de ses châteaux.

Celui d’Oppède le Vieux, dominant un village presqu’abandonné dont il faut gravir les ruelles et autres degrés de pierre pour l’atteindre, est vierge de tout visiteur. Il faut dire qu’un vague ruban et une pancarte vous menaçant de prendre quelques pierres sur le coin de la tête vous dissuade mollement de la visite. Pas assez en tout cas pour me dissuader, au contraire. Les éboulis se mêlent au végétal, des murs éventrés béent sur des profondeurs noires de yeuses ; plusieurs fois ma sensibilité au vide est mise à l’épreuve. Je dois même m’accroupir pour me faufiler dans une cave voûtée à moitié comblée par des gravats.

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Je ressors de là, heureux comme d’une découverte, bien persuadé d’avoir visité la plus belle ruine qui soit, mais je suis vite détrompé.

J’arrive dans le Grand Lubéron, dépasse un prieuré roman qui hélas semble propriété privée, pour me lancer contre toute mes préavisons à l’assaut du fort de Buoux.

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L’endroit est tellement beau qui j’y retournerai quelques jours plus tard en compagnie de Vladimir désormais un peu plus disponible. Les gardiens habitent au pied de la falaise une vieille maison adossée à la roche où, au prix de soins et d’arrosages quotidiens, une débauche de fleurs (y compris, comble d’exotisme, des hortensias… en pots) préparent peu à l’aridité du plateau fortifié. Le monsieur est seul à mon premier passage et parle haut, renseigne, met en garde, parle de son jardin. A ma deuxième visite, madame est là. Son mari est muet, le regard hagard, à tel point que je me demande s’il n’a pas eu une attaque entre deux.

Le site est incroyable. Le fort occupe un long éperon rocheux dont l’ultime tour de guet, bien loin de l’entrée, occupe le point sommital. Partout, tout autour, c’est le vide. Encore une forme d’île, en somme.

Montée au château:

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Entrée et pan de tour :

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Une des nombreuses citernes, faciles à creuser dans la pierre, mais vitales en ce lieu où outre le château, un village exista: w709

Et d'étranges silos creusés eux aussi à même la roche : w710

Le vide autour de l'ancienne forteresse :

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Une progession de porte en porte :

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Enfin arrivé en haut, je vois, très loin en contrebas, la tour ruinée de l'entrée:

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Des chênes-verts arrivent à pousser là. Ce sont eux qui montent la garde désormais :

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C'est haut :

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Le gardien m'a suggéré de redescendre par l'escalier secret, si le mistral le permettait...

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Bon, quand faut y aller...

w1 faut y aller w0

Certains se croient au théâtre !

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Un dernier château, puisque c'est le thème du jour, vu de nuit au passage, une sorte d'archétype façon "Bastille", peut-être le reconnaitrez-vous...

 

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Commentaires
K
intimes !
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K
Cornus> Ces déballages inities sur mon blog, c'est dégoûtant !
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C
De Burlat bien sûr, la première et la meilleure même si d'autres ne déméritent pas. Eh bien moi je dois le dire définitivement ici : je crois que la cerise Burlat crue et fraiche est mon fruit préféré.
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L
De burlat, mon cher, de burlat. Exclusivement. Mais rarement, car je ne suis pas non plus très confiture. <br /> Chiante, hein !
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C
Laplumequivole> Tu es très confiture de bigareaux, ne le nie pas !
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