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EN ALAN AR MEURVOR
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29 mai 2011

KERNOW 3 : THE LOST VALLEY

Comme vous me l’avez demandé avec un certain empressement, mon cher, je vous envoie un nouveau compte-rendu de notre expédition. Et ce que je m’apprête à vous rapporter aujourd’hui ne manquera pas de captiver votre attention, d’exciter votre curiosité et je ne doute guère de l’ardent désir de marcher sur nos traces que les lignes et les images qui vont suivre éveilleront en vous. C’est au corps de la matinée de notre deuxième journée que nous découvrîmes ce qu’il convient de nommer la vallée perdue, de manière tout à fait fortuite. On ne m’empêchera point toutefois de penser que le destin parfois  a quelque-chose à voir avec la succession des événements qui jalonnent notre vie. En effet, alors que j’avais préparé cette expédition dans le détail, me concentrant à la découverte des vestiges archéologiques et de la géologie côtière, j’avais un peu négligé la faune et la flore, considérant que la saison n’était pas propice à leur étude. Malgré ce choix radical et exclusif, pendant ma traversée de la mer britannique, mon esprit vagabond s’est mis à imaginer que je découvrais un flanc de vallée aux caractéristiques très particulières, ce qui s’avéra le lendemain !

 

Ainsi cheminions-nous en direction d’une modeste bourgade dont l’église de la fin du Moyen-âge promettait quelques rapprochements fructueux avec ses semblables armoricaines quand soudain, après avoir machinalement tourné la tête vers la droite, je laissai échapper un cri de stupeur. Je venais d’apercevoir le flanc de la vallée perdue dont j’ignorais pourtant jusqu’à l’existence. Je freinai, garai au mieux notre véhicule (les routes sont si étroites là-bas) et examinai la chose avec ma longue vue. C’était bien ce que j’avais imaginé. Décision fut prise immédiatement de modifier le programme. L’église et les cromlechs attendraient, il me fallait rendosser le costume délaissé du naturaliste. Mais comment rejoindre ce lieu qui n’était mentionné sur aucune carte ? Il me fallut user de tous mes talents d’explorateur pour déterminer la meilleure façon de  nous en approcher le plus, sachant que nous devrions de toute évidence terminer le périple à pied. Les estimations s’avérèrent justes mais alors que nous touchions au but, plusieurs routes nous menaient dans des culs de sac quand soudain, j’aperçus un chemin mal entretenu dont je sus d’emblée qu’il était le bon.

 

Bien vite, la vallée s’empara de nous. L’étrangeté nous environna. Le val était loin de tout, aucun signe d’humanité ne nous parvenait, mais surtout, dans cette grande île nordique, le climat est plus frais que chez nous, en celtie méridionale, et nous nous trouvâmes devant un état de végétation que nous avions observé un bon mois plus tôt sur l’ile des Grenats si bien que nous eûmes l’impression légèrement dérangeante d’avoir fait un retour dans le passé. Bref disons-le sans détour, les aubépines étaient en pleine floraison et surtout –  car chacun sait ce que ceci veut dire en pays cornique – les blue bells.

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Tant de bleu étalé de toute part retardait notre progression. Pourtant, une certaine moiteur atmosphérique, une certaine densité du silence me susurraient la proximité du but. Bientôt, sur notre gauche, un vieux portail semblait nous indiquer la direction à suivre. Il fallait donc quitter le fond du val pour en escalader le flanc gauche.

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Nous ne tardâmes à nous trouver au cœur de ce que nous avions vu de loin.

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Je ne vous livre que maintenant notre première vision qui a déclenché cette recherche acharnée.

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J’étais bien sûr dans un état de grande excitation et aussi de grand bonheur.

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La variabilité d’une espèce m’apparaissait là clairement.

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On était bien en face de semis naturels et non de clones marcottés comme sous nos latitudes.

Vous remarquerez que mon collègue indigène, moins porté que moi sur l’engeance éricacée n’en semblait pour autant pas malheureux.

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Au delà, la vallée se prolongeait en une immense prairie désertée mais tellement harmonieuse qu’on l’eut dite parc de château.

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D’ailleurs ces murs cyclopéens ne témoignent-ils pas d’un temps ou ce pré était une esplanade d’apparat ?

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Il nous faut à regret quitter la vallée perdue.

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Mais je suis alors loin de me douter que mes surprises, en la matière, sont loin d’être terminées.

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Commentaires
K
Lancelot> La vallée de la mort aux States???? RAcooooooooooooonte !
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L
C'est agréable de se "perdre" dans des endroits pareils. Mais surtout à deux ! J'ai des souvenirs d'une Vallée de la Mort" sous d'autres cieux, en d'autres temps. Malgré la panique car le soir tombait, cela reste un de nos meilleurs souvenirs.
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C
Oui, mais en France, l'habitat de substitution semble bien être des boisements (qui lui assure un microclimat satisfaisant avec une hygrométrie satisfaisante) mais a contrario il fleurit et surtout fructifie peu (a priori). Malheureuses marcottes ? Apparemment pas, sinon, il ne deviendrait pas envahissant.<br /> Mais quelle est la pluviométrie annuelle là-bas ? Plus forte que dans les Mont d'Arée ? Il y fait en revanche plus doux ?
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K
Plume> Tu pourrais surveiller ton langage, gast!<br /> Cornus>Et bien quand on regarde l'habitat du rhodo bien souvent ce sont des espaces ouverts mais forte nébulosité... donc vu la pluviométrie anglais...<br /> ça explique peut-être ce qui est pourquoi le grand Mystère : pourquoi colonisation là bas (par semis) et pas ici (justes quelques malheureuses marcottes)<br /> Calystee> Mais je l'ai vécu comme ça, il n'était pas sur que nous trouvâmes l'endroit aperçu de loin!
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C
Tu sais ménager le suspense!
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