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EN ALAN AR MEURVOR
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4 avril 2011

LA TENTATION DE MANDERLEY

Il y a à peine trois ans, au vu de la surface à travailler, puis de ce que j’entrevoyais encore comme des conditions difficiles – sans mesurer les avantages de la situation –, telle la fréquence et la violence des vents chargés d’embruns, la trop faible acidité du sol, constatant ensuite la charge constante des lapins innombrables contres mes nouvelles plantations fragiles, encouragé peut-être aussi par trois ans de vie en studio qui avaient déshabitué mon corps à certaines duretés jardinières, j’avais consenti à ce que l’horticulture n’occupe plus qu’une place marginale dans ma vie.

Aujourd’hui, les coups d’œil au travers des grandes baies de la maison – c’est l’avantage de cette maison que nous profitons à tout moment des travaux extérieurs grâce à ses fenestrages, de mon ancienne maison, le jardin est quasi invisible – ne laissent de m’étonner sur le chemin accompli si vite. Et je crains de retomber dans mes excès d’autrefois. (Il ne faudrait pas que je réalise ce jardin que j’envisageais d(e) (d)écrire. Il faut dire que jusqu’à présent, le printemps est d’une clémence inégalée, depuis plus d’un mois déjà. Où sont les giboulées et autres pluies glacées qui ponctuent habituellement le début de la saison de retours impromptus et terribles vers l’hiver ? Ce jardin, contrairement à l’ancien, sera beau en toute saison. J’y travaille.

Mais j’ai toujours cette vague inquiétude que les rhododendrons (mesurez-vous quand je dis ce nom, tout la gamme d’individus variés qu’il recouvre ?) soit souffreteux ici, à cause du PH et du vent marin, surtout ceux que nous avons récemment ramenés si grands des Monts d’Arrée. Toute la magnificence des autres plantes ne le compenserait pas. Les rhodos, ça n’est pas une passion, mais une religion. L’effet que produit leur floraison est spécifique. Dès que je les vois, que leurs couleurs s’associent, se met en place en moi quelque chose qui me transporte et émousserait presque l’envie d’écrire tant ils  comblent ce besoin de rêve, d’aventure, de romanesque que la composition des mots étanche ordinairement.

Déjà quelques azalées et rhododendrons s’ouvrent et notre jardin devient un ailleurs, tout l’inaccessible du monde a rendez-vous sur mon lopin de terre. Les rayons de soleils filtrés par les rameaux presque nus encore des arbres dessinent le bonheur sur l’herbe fraîchement tondue déjà piquée de pâquerettes et toutes les belles asiatiques me font des clins d’œil colorés. Et puis, bruissement continu, comme un liant à tous ces gazouillis d’oiseaux ivres, l’océan. Alors je me prends à rêver à ce jardin paradoxal qu’on imagine possible qu’au-delà de la Manche, je me prends à céder à la tentation de Manderley. Et si je traduisais Rebecca en breton… 

 

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Commentaires
L
Lancelot > Celle-là va te coûter TRÈS cher !<br /> Mais je te pardonne à moitié parce que "yuk yuk yuk" ça faisait tellement longtemps qu'on ne l'avait pas eu...
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L
"Rebecca" en breton, ça fait "Rébécassine"<br /> <br /> yuk yuk yuk.... :D
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C
Laplume> J'en ai entendu à la télévision du même genre au sujet d'étudiant(e)s qui seraient fait(e)s pour telles ou telles études ou non et autres fadaises. Ou les filles sont plus minutieuses, plus sérieuses ou je ne sais quoi. Tout cela n'a en réalité aucun sens et pourtant on l'entend. Des restes de sexisme.
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L
Mais moi aussi je rigolais, Cornus, et c'est absolument véridique, j'adore ce genre de phrase. J'aime surtout les prononcer d'un air très sérieux et regarder l'incrédulité se peindre sur les visages, genre "Non, c'est pas possible qu'elle soit si con..."Oui, j'adore. Par contre quand je les entends prononcer en toute sincérité, ça peut me rendre mauvaise.
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C
Non, Laplume, je n'en ai pas d'autres (c'est pas mon genre) et je ne me moquais pas (enfin pas trop), sinon des hommes et surtout de moi-même.
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