INFLUENCE INSOUPCONNEE

Au pays des échanges parcimonieux, il est toujours heureux de constater que les remarques qu’on a faites régulièrement, à défaut de provoquer une réponse verbale intelligible, sont suivies d’effets. Le cours de chant est enfin à l’image que ce que je souhaitais. L’intervenant bretonnant est secondé par un professeur de chant, si bien que les étudiants travailleront conjointement sur le répertoire breton susceptible d’être transmis aux futurs élèves et sur le placement de leur voix et sa justesse. J’ai été entendu !

            Avant les premiers exercices, que n’aurait pas reniés mon cher Vladimir, la professeur de chant procède à un rapide tour de table, pour que les stagiaires puissent se présenter et dire en deux mots leur rapport au chant. C’est le triomphe de la salle de bain et de la voiture matinale comme lieux favoris de vocalises. Arrive le tour de Jérôme qui était déjà mon élève l’année dernière. « J’ai commencé le chant l’année dernière avec Karagar, et depuis ça m’a donné le goût et j’ai envie d’aller plus loin. »

            Je suis stupéfait. Il est vrai qu’il était dans un groupe qui aimait chanter, que je leur avais appris quelques chansons et que je m’étais risqué, le plaisir étant là, à quelques petites expériences chorales. Il ne s’agissait que de lier l’apprentissage à la détente. Je pense forcément à l’hommage que Kleger s’apprête à rendre. L’enseignant ne soupçonne jamais son impact, positif ou négatif aussi sans doute.