IN ÉIREANN 5 SLIABH LIAG
Le lendemain de notre arrivée dans le Donegal, les prévisions étaient bonnes (meteo Eireann ne fut d'ailleurs jamais pris en défaut) et nous décidâmes de nous attaquer d'emblée à Slieve League, transcription anglaise de Slaibh Liag - prononcez "chlieve", enfin selon le dialecte... - et qui veut dire mont. Grimper en haut du second plus haut promontoire maritime de l'Irlande par mauvais temps, à plus de 600 mètres au dessus des flots, alors que tout ce qui dépasse 200 mètres d'altitude disparaîtrait dans les nuées, n'aurait guère d'intérêt. Et puis, le faire dans de bonne conditions était aussi une petite revanche. En effet, Slieve League (606 m) n'est détrôné que par Croaghaun (688m) sur Achill Island, auquel nous dûmes renoncer pour cause de météo, précisément. Depuis ce jour, je m'étais bien juré de me rattraper dans le Donegal! C'est une marche de 13 km A/R avec 743 m dans les pattes. Mais bien sûr, nous prenons notre temps et moi, quelques photos 🤨...
Il y a deux parkings, mais seul celui du bas reste ouvert au public, donc les presque deux premiers km se font sur l'asphalte. Avant d'atteindre le second parking et le début du chemin proprement dit, on passe le long d'un petit lac, auquel on ne prêterait pas plus attention que ça (les lacs de toute taille sont légion), si ce n'est qu'il parait suspendu au-dessus de l'océan. La seconde photo est prise plus tard, alors qu'on le domine.
Au-dessus d'une falaise déjà haute mais en contrebas de Sliabh Liag, une autre tour napoléonienne. (Ben Bulben sur l'horizon)
Mais le regard se porte de l'autre coté, sur les falaises de 600 m que l'on convoite.
A un moment donné, à Crockawer, à plus de 400 mètres d'altitude, le large chemin devient sentier peu visible, l'ambiance plus montagnarde. C'est le dernier seuil. En bas, beaucoup de monde et de selfies (mais loin derrière la pointe du Raz), des randonneurs ensuite et après Crockawer, et malgré des heures de marche, nous compterons les gens sur les doigts d'une seule main.
Et c'est ainsi que nous atteignons le sommet. Nous ne sommes pas encore à Slieve League, mais désormais les dénivelés sont faibles. Cependant, il faut encore franchir le fameux One man's pass, étroit sentier de crête dominant la mer de 600 m d'un côté et de l'autre les terres, de plusieurs centaines de mètres. J'appréhendais ce passage après en avoir lu des descriptions horrifiques. Eh bien, sujet au vertige que je suis pourtant, je peux vous dire que ça n'était rien du tout.
Et nous voici de l'autre côté.
Et c'est reparti en sens inverse. La même chose, mais ça descend ! La lumière change...
Pour rentrer à la maison, pas le choix, il faut passer la vallée des sortilèges...