TROISIEME CREATURE
Selon la formule consacrée, âmes sensibles s'abstenir et ceux de mes lecteurs qui ne supportent que les monstres fromuliens, passez votre chemin...
La journée était pourtant radieuse, estivale même. Aucun de ces signes avant-coureurs de monstruosité n'avait paru. Pas la moindre nébulosité, pas de queue de sirène, ni même de pourpres volutes torzhiennes à l'horizon. Rien.
Ces grandes journées ensoleillées, ciel bleu immaculé et où rien ne bouge, peuvent être parfois inquiétantes aussi.
Mais cette fois l'ambiance générale n'y était pour rien. Quelque-chose d'autre me chagrinait. Des phénomènes inexpliqués.
Il y avait d'abord les rhododendrons qui poussaient immodérement comme aux flancs de l'Himalaya,
Ou alors étaient envahis de petits aliens verts,
Pire encore, les échiums des Canaries atteints de difformités tchernobyliennes.
J'ai d'abord soupçonné un ennemi terrible que j'avais déjà affronté, le cornusopteris tulipensis,(tremblez les gonzesses comme on dit dans le 9.3)...
...mais nulle part cette odeur de bugnes trop cuites caractéristique de l'animal.
J'ai investigué plus loin et autrement. Par un système de triangulation complexe basé sur les données GPS des plantes atteintes des différents syndrômes, j'ai pu localiser l'épicentre du phénomène.
... dont je commençai à m'approcher avec circonspection et quelques temblement nerveux, je dois l'avouer...
Il était là, en ligne de mire, juste devant moi, un monstre petit mais plus redoutable que tous...
N'osant m'approcher plus avant, je fis marcher mon zoom stratosphérique pour confirmer mes craintes et là le doute ne fut plus permis...