SOUS LA CEINTURE.... DU MONDE 10 : SUR MARS

20 mars 2016

SOUS LA CEINTURE.... DU MONDE 10 : SUR MARS

Ce jour là nous eûmes beaucoup de chance. Certes nous nous levâmes à 4 heures du matin pour être sur place au lever du soleil, mais les nuages de surcroît nous laissèrent tranquilles toute la matinée, et cela bien que fussions en l'un des points les plus capricieux de l'île.

Il s'agissait pour nous d'aller rendre visite au piton de la Fournaise et d'aller au bord du grand cratère dont j'appris plus tard qu'il n'existait tel quel que depuis 2007, date d'un terrible et soudain effondrement. Le point de vue à 2600 mètres sera notre plus haut périple réunionnais.

La longue montée se fait dans la presque obscurité du point du jour et nous ne pénétrons le domaine du volcan proprement dit qu'à l'aurore. La zone volcanique est une succession de plusieurs zones circulaires délimitées par un rempart qui rendent l'approche assez peu intelligible, on est loin du cône parfait de l'Arénal ou même du mamelon de la Soufrière. L'impression est de parcourir un désert. Lorsque nous arrivons en haut de l'avant dernier rempart, nous apprêtant à descendre dans la plaine des Sables, qu'il faudra traverser sur 5 kilomètres d'une piste à vous foutre des amortisseurs en l'air en moins de deux, mon coeur s'est un peu serré comme si j'entrais dans l'inconnu total : nous étions sur Mars. Un camion militaire placé dans ce décor improbable ajoutant à mon angoisse.

Après cinq très long kilomètres nous arrivons au parking, au sommet du dernier rempart, qu'il faudra descendre à pied. L'escalier démarre au delà d'une grille qui est fermée en cas d'éruption.Ça semble drôle dit ainsi, mais les éruptions de ce volcan, assez fréquentes, ne sont pas très dangereuse et seraient même une attraction assez courue sur l'île. J'entends des gens, accoudés à une barrière, au parking, dire : la dernière fois qu'on est venu, ça coulait bien !

Voici, du haut du rempart (photo prise au retour), le piton de la fournaise, avec le petit formica leo au premier plan. Ce cratère semble petit, mais c'est que le cirque s'est rempli de lave dont il émerge aujourd'hui à peine.

Nous voici au pied du rempart, trois bonnes heures de marche nous attendent sur la lave durcie pour atteindre le haut du piton. Des traces de peinture blanche nous guident. Lorsque la brume tombe, il faut impérativement garder ces traces à vue. Sur ces immensités de lave, il n'y a pas d'autre repère.

Le cratère de formica leo.

Nous continuons la progession jusqu'à la chapelle de Rosemont, monument de lave dans lequel on peut voir une "voûte".

Voici l'enclos Fouqué, la caldeira entourée de remparts, vu des hauteurs du piton.

Nous arrivons enfin au bord du cratère Dolomieu. Il fait trois cents mètres de profondeur et c'est un peu un archétype de l'idée qu'on se fait de ce genre de bouche béante...

Au retour, nous verrons le lent assaut des nuages sur la caldeira.

La route du retour nous fera voir un paysage très curieux d'arbres bleus (Sophora denudata ou petit tamarin des hauts), endémique parsemant des moutonnements verdoyants. Je suis charmé.

Plus bas encore, des champs d'ananas. Ah, j'imaginais autre chose en mangeant ces fruits. Ai-je déjà dit que celui qui n'a pas mangé ce fruit dans son pays d'origine, ne sait pas tout à fait ce qu'est un ananas?