SOUS LA CEINTURE.... DU MONDE 2 : LE TROU DE FER
Notre première vraie journée, nous en consacrons la matinée à la visite d'un des rares endroits réunionnais dont je connaissais l'existence depuis longtemps et qui me fascinait : le Trou de Fer. (comprendre, d'enfer !).
Pour nous y rendre, il faut emprunter la route qui traverse l'île (nous avions judicieusement choisi notre lieu de séjour assez proche de cette voie) et monte progressivement vers un plateau qui sépare les deux entités montagneuses, la plaine des Cafres (esclaves noirs échappés). Nous sommes alors à une altitude qui avoisine les 1500 mètres et c'est le royaume des hortensias, des prairies et de l'élevage bovin. On se croirait plus dans le Cantal que sous les tropiques.
Le piton des neiges (3070 m) domine cette plaine bien qu'il en soit séparé d'une profonde entaille.
Les entailles vertigineuses sont d'ailleurs constitutives du paysage intérieur de la Réunion, avec fréquemment des à-pics de plusieurs centaines de mètres, nommés remparts. Derrière celui-ci se trouve la vallée de Takama et ses 10 mètres de pluie annuels.
Une petite route nous emmène vers le relief, dans un grand massif forestier qui est un cratère comblé il y fort longtemps:
La forêt de Belouve.
Près du gîte de Belouve, point de départ de la randonnée, il y a plus d'exotiques que d'indigènes, me semble-t-il...
Bégonia Fuschia boliviana Brugmansia (aussi toxique que le datura), le gigantisme de celle-ci m'arrache un cri la reconnaissez-vous?
Solanum mauritianum est aussi exotique (Amérique du Sud) malgré son nom et persicaria capitata est réputée invasive .
Ou encore un Hedychium proche du gigembre.
Mais les cyatheas sont soit indigènes soit endémiques selon l'espèce.
Du gîte nous avons une vue sur l'un des trois grands cirques de la Réunion, celui de Salazie, le moins sauvage des trois.
Nous nous enfonçons ensuite dans la forêt par un sentier parfois très humide, voire marécageux, et je ne regrette pas mes chaussures imperméables achetées en... Écosse. Cette forêt aux arbres de taille très modeste ne ressemble en rien aux forêts tropicales classiques. Malgré ses fougères géantes et ses nombreuses plantes épiphytes (dont des fougères colonisant les fougères...), l'ambiance est un peu celle d'une forêt bretonne bien arrosée. (j'exagère!)
Enfin nous arrivons au Trou de Fer.
Les guides disent tous que ce site totalement inaccessible (sauf an hélicoptère et en canyonning difficile) se laisse assez mal apercevoir du belvédère où nous nous rendons. Eh bien, je conteste, la vue est formidable. Sans forcer l'imagination, on est à Jurassic Park! L'immense cascade plonge dans un trou dont nous ne voyons même pas le fond. Nous nous étions levé à six heures mais dans ce contexte botanique, la marche forcée m'est impossible. Et nous arrivons vraiment à temps, les nuées se regroupent déjà.
D'autres promeneurs arrivent un quart d'heure après. C'est trop tard.