WEEK-END ANNIVERSAIRE 2

Du Mont-Dol, que nous quittons à regret - mais il faut "tenir l'horaire"- , nous nous rendons à l'abbaye de Hambye dans le Cotentin, en passant au pied de la ville d'Avranches. Ce détail n'offre aucun intérêt si ce n'est qu'il m'est l'occasion d'écrire ce nom propre que j'adore. Il est dans un recoin très enfoui de ma mémoire depuis fort longtemps et je sais que c'est l'effet d'une poésie apprise à l'école primaire. Mais laquelle et de qui?

Une petite recherche sur le Net ma procure la réponse. Victor Hugo, ni plus ni moins:

Ami, vous souvient-il ? quand nous quittions Avranches,

Un beau soleil couchant rayonnait dans les branches.

Dès que l'on s'engage dans la vallée où niche l'abbaye on se dit, - et combien de fois me le suis-je dit, - que ces moines (bénédictains en l'espèce), dans la recherche d'une retraite, faisaient preuve d'un goût pour les beaux endroits. La route serpente parmi les arbres qui débourrent et les merisiers qui pavoisent, offrant des vues sur la carcasse sertie dans les frondaisons.

Sous un soleil radieux qui dispense une lumière délicate, l'abbaye, pendant toute la matinée, n'est qu'à nous seuls. Nous ne la partageons à vrai dire qu'avec une bande de corvidés bien bavards qui ont trouvé là un nichoir de première classe.

Même si toutes les bâtiments sont de belle facture, l'église et la salle capitulaire (seul élément resté intact) en sont le fleuron. Je conserverai longtemps le souvenir de ce grand vaisseau vertical, au colonnes longilignes à la normandes (on pense au choeur du Mans et de Coutances), à la tour lanterne éventrée qui n'est qu'un carré de ciel bleu. A voir cette tour reposer sur les seules arcades de la croisée, sans le masque des voûtes et des toitures, on prend vraiment conscience de l'équilibrisme de cette architecture.

Dans le jardin, je vois une rangée d'arbres vénérables alignés le long d'un ruisseau et ce n'est qu'en approchant, visant les petites feuilles à peine sorties, que je comprends que ce sont tous des tulipiers de Virginie. Ils me semblent bien vieux. Il faut que je vérifie de quand date leur introduction.

Enfin derrière le chevet, à la limite des zones sauvages, je les repères, nombreuses. Les blue-bells, ou jacinthes des bois, en pleine floraison. Le coucou ne s'est encore pas trompé.

L'histoire de la femme qui a sauvé cet endroit de la destruction ou de l'oubli n'était pas le moins intéressant de la visite. Une bourgeoise, fille puis femme de médecin, mariée a guère plus de quinze ans, sans lui laisser le temps d'étudier. On imaginait pas ça de ce milieu. Son mari achète l'abbaye (elle ne le sait même pas) et au final, alors que celui-ci meurt prématurément, c'est elle qui s'installe à l'abbaye et lui consacre sa vie quasi monacale. Elle reprend à son compte les trois voeux: chasteté (le temps consacré à l'abbaye ne lui permet pas de chercher à sortir de son veuvage), obéissance (au monument dont l'urgence des restaurations commande), pauvreté. Tout cela n'est qu'un bref résumé, mais ce sont la force et la sincérité de son propos qui leur donnaient leur poids.

Dans la librairie de l'abbaye, Vladimir m'offre mon cadeau d'anniversaire.

Comments

[karagar]

Cornus> Ah, non ici je n'ai rien changé. Eh bien non, c'est dans la (petite) cloche que des oiseaux essaient de faire le nid!! C'est fou. Du coup comme je ne sonnerai pas jusqu'à dimanche, je respecte la tradition chrétienne, pour que le nid ne se fasse pas , je l'ai habillée d'un sac poubelle, les oiseaux sont mécontents !

[Cornus]

Tu n'as pas changé la photo du début de la note ? J'ai dû rêver ou confondre de note.

Alors si ce n'est pas sur le joug, c'est sur le "beffroi" alors.

[karagar]

Plume> Non, Cornus à raison, sauf que ce n'est pas la joug qui intéresse les volatiles!

[plumequivole]

Un nid de guêpes, de frelons ?

[karagar]

Cornus> Quelle photo?