EN ALAN AR MEURVOR HABASK 5
- gay resort -
Le seul endroit qui nous ait déçus est un de ces nombreux parcs nationaux dont le pays est truffé et qui sont non seulement des zones de protection du milieu naturel, menacé là bas comme ailleurs par les activités agricoles, touristiques et autres, mais également des endroits incontournables pour le visiteur. En effet, à moins de disposer de cartes topographiques y entrer (et donc s’acquitter d’une somme souvent rondelette) est souvent le seul moyen de trouver avec certitude des sentiers et d’accéder à plages, forêts ou autre cascade dignes d’intérêt. J’ai repéré plusieurs endroits sur la carte ou de visu auxquels ni routes ni chemin ne menaient. Il faut ajouter à cela qu’il est imprudent de garer la voiture dans des sites isolés.
Le parc que j’évoque aujourd’hui est un des derniers créés, pour protéger une portion de littoral menacé par la croissance immobilière. La côte y est plus découpée qu’ailleurs, enserrant des criques abritées des assauts du large et donc plus propice à la baignade. Et voila la zone devenue station convoitée, prospectée, aménagée, fréquentée. Prat Bitt y aurait une maison et il y aurait même nous dit-on, à l’extrémité de la grande plage, « la petite plage », naturiste et gaie. La station regorgerait aussi d’établissement gay-friendly, chose assez rare si l’on excepte la capitale. Le Costa Rica serait le pays d’Amérique Centrale ou l’homosexualité est la moins mal acceptée.
Le site du parc est en effet très beau mais je déplore : la largeur des chemins gravillonnés plus « carrossables » que certaines routes et qui « cassent » l’ambiance, l’obstination de ce même chemin à ne jamais s’approcher du littoral qui reste invisible la plupart du temps, le fait qu’une moitié du parc est interdite, dont le promontoire appelé la « cathédrale », les faux gardiens qui vous extorquent 2000 colons pour une place de parking qui n’en n’est pas une, les américaines en shorts et escarpins dorés débarquées en masses dans le parc d’un paquebot ancré au large et qui crachent tant de décibels qu’il est inutile d’espérer voir des animaux farouches.
C’est plein de ratons laveurs. Ben sûr que voir des racoons me fait penser aux Maine Coons mais l’un d’entre eux attaque mon sac sur la plage, tente d’en extraire des barres aux céréales. Je gesticule, je hurle, rien n’y fait. Désespéré, je finis par saisir ma serviette de bain pour en frapper l’animal. Je sors enfin vainqueur de ce combat épique.
La crique du raton laveur. La seule plage-piscine entourée de rocher où je pus faire des longueurs. Certains points communs ne me firent pas hésiter à la rebaptiser : Porzh Piron III.
Autre déception : voici la « playita », et pas un mec à poil !
On se console comme on peut…
Au retour, il y a un attroupement près de la voiture. Je prends peur. Mais quand j’en vois la raison, je suis rassuré.