LA DANSE DE LA MORT ET LA ROTONDE
Plus que l’abbaye de Beauport, un des premiers monuments gothiques de Bretagne, que j’ai montrée l’autre jour sans la nommer, l’itinéraire du pèlerin des vieux points d’ancrage, se devait de passer par deux édifices religieux que j’ai découverts assez tôt et qui, l’un comme l’autre se signalent par leur originalité. Tout cela me préparait peu à ce que j’allais voir un poil plus à l’ouest et plus tard dans ma vie…
… quoi que…
… la chapelle de Kermaria en effet, présente sans doute le plus oriental des grands porches sud de basse-Bretagne uniques en leur genre avec leur double rangée de six apôtres et ici, à l’étage, au lieu d’une salle des archives, la fameuse « chambre des âmes », une salle d’où le seigneur local rendait la justice…
… Elle présente de plus, dans une manière très bas-bretonne également, une grosse excroissance au sud, un « faux » transept, une chapelle dans la chapelle en réalité :
Mais on remarque assez peu les premières travées de la nef pourtant du XIIIème, assez frustres il est vrai,
car le regard monte pour s’intéresser à la vraie célébrité de la chapelle, sa danse macabre… le plus riche n’a qu’un linceul…
Le dit « temple » de Lanleff n’est lui non plus pas unique puisqu’au XIIème siècle, au retour des croisades, plusieurs églises en rotondes furent construites, à l’instar du Saint Sépulcre à Jérusalem. En Bretagne même, il existe une autre église à plan centré, l’abbatiale Saint Croix de Quimperlé, mais les dispositions sont très différentes. Son état de ruine, le grand if qui lui faisait voûte au XIXème siècle, ses pierres violettes, tout cela a certainement contribué à sa légende et le nom de « temple » lui est resté. Aujourd’hui les abords, bien que simplement, sont aménagés ôtant un peu de l’aura de mystère dont il était entouré à ma première visite, il y a pas mal d’année.