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EN ALAN AR MEURVOR
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6 décembre 2008

RHODODENDRONS' DALE

w2Il est parfois de ces journées, au cœur même des mois noirs, où vous êtes emporté par la douceur et le calme, par quelques chants d’oiseaux qui se laissent aller à la même illusion que vous, par une lumière si parcimonieusement offerte que vous croiriez pouvoir l’apprivoiser enfin et la recueillir au creux de la main et où le printemps semble alors non point imminent mais certain.

w3J’enfile les sabots, à peine le café avalé, et me dirige vers le ruban vert, ce petit coin de terre enrubanné de végétal d’où la mer est insoupçonnable. Je vais voir mes rhododendrons. Là, parmi les frondes roussies des fougères, les rameaux menaçants de l’épine noire, les architectures anarchiques des rares branches de chêne, je contemple les feuilles oblongues et penchées vers le sol par anticipation de froidures qui peut-être ne viendront pas. En ce matin d’hiver, dans la sérénité d’une météorologie apaisée, je me sens parmi les miens, parmi ceux que j’ai tant soignés, observés sous leurs formes les plus diverses dans les jardins de Petite et Grande Bretagne, que le moindre regard que je leur porte est intimité. Plus que tout objet personnel, tout meuble, plus même que ma harpe ou ma cathédrale miniature, la présence des ces êtres arrachés à mon ancien Eden me rassure. Voilà bien les vraies amarres, j’ai enfin marqué mon territoire. Ce geste de la promenade matinale aux premières heures du week-end, pour voir mes rhodos, je l’ai accompli machinalement ce matin, pour la première fois ici, comme si quatre années de vie avaient été englouties par quelques pas dans l’herbe mouillée. Et puis soudain, comme pour restituer les repères un instant abolis, un escadron de goélands traverse la pâleur du ciel qui de ses chants stridents me ramène à aujourd’hui. J’espère que Vladimir sera fier de notre jardin.

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Commentaires
K
Kab-aod> Mais elles me parlent aussi et depuis fort longtemps...<br /> Kleg&Cornus> Merci pour ce rire tardif!
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K
Et vous savez quoi il fait karagar avec ses amants qui l'ont suivis ? Il les plante !<br /> Bien fait.
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K
Quoi, quoi, quoi ? ces autres amants l'ont suivis ????? Mais c'est carrément honteux !!!!
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C
Il y a des jours où j'aimerais faire ne serait-ce que le quart de ce que tu fais, mais la météo ne nous le permet pas. A vrai dire, il y a même des inondations dans le coin. Je n'ose même pas mettre un pied dans la piscine. Quelle belle intuition j'ai eue de rehausser les plantations.<br /> Je trouve aussi génial que certains d'entre eux aient pu te suivre, ces autres amants...
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K
J'avais remarqué ce bouquet de fougères rousses à l'entrée du salon : des formes et des couleurs qui me parlent autant que doivent te parler les rhodos.
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