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EN ALAN AR MEURVOR
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21 novembre 2008

SANT BIROULIG

Décidément, le petit groupe est un terrain mouvant. Je ne sais jamais quel séïsme je vais déclancher en disant telle ou telle chose. Gaston, après nous avoir habitué à ses rots intempestifs, son gras curage de nez, ses somnolences post méridiennes à relent de cuvage de vin, innove aujourd’hui avec un méticuleux curage d’oreilles au moyen de son bic, dont il retire consciencieusement et ostensiblement le cérumen après chaque passage. Une étrange impudeur règne dans le groupe qui fait que la moindre blague peut soudain basculer dans une remarque de l’un ou de l’autre très personnelle et sans recul aucun. Bien sûr il n’y a que deux „cas“ dans le groupe, mais quelque chose de l’ordre de la contamination s’opère.

Pendant la pause, un collégue et ami me raconte que sa grand-mère qui avait le français mal assuré traduisait „Ar Werc’hez Vari“ par la Sainte Verge, ce qui faisait rougir sa mère. Je trouve l’histoire assez cocasse, et au retour dans ma salle, histoire de détendre un journée fort studieuse passée à percer les arcanes du verbe être en breton, je la ressors, encore toute chaude. Rire garanti.

Mais très vite, je vois que Borealia change de visage et émet soudain un tonitruant : „Beeeeeerk!“ Que t’arrive-t-il?“, lui lancè-je.  „Ah, j’ai des images qui me viennent en tête, et franchement, ça me dégoûte.“

Imaginez qu’on doive faire partager toutes les images qui nous viennent en tête? Quelle incongruité !

            Je la regarde avec étonnement. L’autre jour, au prétexte d’un exercice de breton, Gaston lui avait demandé : „Aimes tu faire l’amour?“ J’ai rouspété trop tard, la question était lancée. Je croyais qu’elle l’enverrait paître vertement, mais au lieu de ça, je la vois réfléchir et conclure : „Non!“ Je relie tout cela avec quelques autres remarques entendues depuis octobre de sa bouche et qui vont toutes dans le même sens.

            Je trouve que tout ça s’accorde assez bien avec les crottes de nez de Gaston dont le regard et les allusions sont parfois gluants.  Je sens qu’il m’imagine une vie de dragueur de jupons invétéré, qu’il me jalouse un peu pour cela et essaye de savoir s’il est dans le vrai.

          Et nous ne sommes qu'en novembre !

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Commentaires
K
C'est fou ce que ça me fait du bien de savoir que je ne bosserai pas pendant 3 semaines !
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K
Euh, vive la sélection à l'entrée en formation !!!
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C
Je trouve ça assez éloigné de l'image que je me fais de Gaston (le surnom d'un de mes oncles).<br /> En tout cas, ce Gaston à la con, il est plus gluant qu'un limace : il ne semble même pas bon à donner à manger à une carpe affamée.
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