DU HA GWENN
Je dois confesser un moment d’émotion qui m’a pris au dépourvu ce matin à l’annonce de résultats largement escomptés. La question de la couleur de peau m’était, assez stupidement, apparue assez dérisoire, ne me fiant qu’à mes propres valeurs. Le candidat aussi, avait eu l’intelligence de reléguer cet aspect au second plan. Mais ce matin, alors que les derniers doutes étaient levés, j’ai réalisé, au sens anglais du terme, que quelque-chose, qui n’aurait certes jamais dû être, s’abolissait. Je ne comprendrai jamais cet Etat paradoxal, toujours prêt à accoucher du meilleur et du pire, si réactionnaire et toujours capable d’impulser des avancées bien avant ceux qui s’irritent – et moi le premier – de ses conservatismes. Bref, ce matin, sans préjuger de la politique qui sera menée – bien qu’elle ne puisse être, quelle qu’elle soit, qu’une embellie au regard de ce qui précède - j’ai versé des larmes de joie pour tous les hommes noirs de peau de la planète.