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EN ALAN AR MEURVOR
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29 octobre 2008

RENCONTRE AVEC LE TROISIEME TIP

Maître Karagar, s’il avait eu les honneurs de Lafontaine, et mieux vaut qu’il ne les eût point connaissant dans quelle estime il tenait les quimpérois, aurait sans doute été cigale plus que fourmi. Non qu’il se soit attaché à ces bestioles malgré ses séjours méridionaux répétés mais il les imita dans leur frivolité dispendieuse. Dame Kleger eut tout le loisir d’admirer l’objet de ces folies. Il pensait pouvoir néanmoins terminer dignement le mois et tenir son rang. Quelle ne fut donc pas sa surprise, et son humiliation, lorsqu’il constata que son compte était à découvert. En bon exhibitionniste, il préférait voir son corps inopinément découvert que son compte. Alors qu’il poussait encore les hauts cris, Vladimir dernière lui, gardant tout son sang froid – je n’ai pas dit flegme, hein ! – repère le fauteur de trouble : j’ai nommé le Père Septeur (qui compte en base protoceltique sept, comme chacun sait). Maître Karagar, comme tous les grands artistes, n’a guère d’aptitude pour ces bassesses et s’accuse déjà, en proie à une crise de culpabilité, d’un manque de mémoire impardonnable. Il sait être atteint d’un TOC (trouble de l’obsession sexuelle convulsive) lui faisant craindre la chose administrative. Grace à sa thérapie, il en connaît l’origine. C’est son fantasme non accepté – car trop contradictoire avec son (ex) look de soixante-huitard attardé – de l’homme cravaté et costumé qui s’est mué en rejet. Hélas le savoir n’aide guère. Malgré tout, à force d’y réfléchir, Karagar acquiert la certitude de n’avoir signé aucun TIP correspondant à cette somme.

            Le lendemain, profitant d’une chute des valeurs de la formation professionnelle à la bourse de Quimper, Karagar s’empresse d’appeler les services corentiniens du Père Septeur. Après examen, il s’avère que cette somme ne correspond à aucun dû de Karagar, ni encaissement de leur part d’ailleurs.  Ouf, Karagar n’est pas fou. Il n’empêche que Septeur a néanmoins pris des sous sur le compte de Karagar. Le valet de Septeur, un peu penaud, accuse alors les services du Pont Mal Chaussé de la Croix du Cap, dont il dépend pour son petit pied à terre en bord de mer. Information prise, ces derniers ne revendiquent pas plus cette somme. Karagar rappelle le valet corentinien. Acculé à l’aveu de la faute, l’échappatoire est l’accusation : l’erreur vient de la banque. Karagar décroche donc une quatrième fois pour entendre la douce voix de Madame Ceumeubeu. Cette dernière est outrée d’une telle suspicion de faute et à la fois formelle : elle ne peut s’être trompée puisqu’elle ne fait rien ! (Elle lui proposera d’ailleurs un « clic » pour 13 euros, elle a beau être une bombe sexuelle, Karagar hésita…).  Ah, que la fourmi se fût gaussée de Karagar en le voyant prendre de nouveau le téléphone. Le valet corentinien réexamine l’affaire sous tous les angles – épaulé de bonnes âmes que Karagar entend feuilleter -, lui propose quelques uns de ses produits alléchants dont la taxe audiovisuelle. Il remarque même que Karagar ne vit pas seul. Le problème ne viendrait-il pas de « la personne avec laquelle vous vivez » ?, s’entend-il suggérer de la voix légèrement troublée de celui qui n’ayant pas lu les dissertations de Karagar sur la question ne sait trop quel vocable utiliser. C’est une bonne piste ! Vous aviez remarqué avec quelle célérité Vladimir avait pointé du doigt ce prélèvement suspect. Et on sait que dans les bons romans policiers, le dénonciateur est souvent le criminel ! Bref, Karagar, qui est bien brave, blanchit Vladimir de suite. Le valet prétend alors la chose insoluble. Rennes prélève et dispatche les sommes. Mais, un TIP, rétorque Karagar, c’est un papier signé, il y a une preuve. On lui oppose un argument incompréhensible. Karagar lance la deuxième offensive : vous venez vous-même de m’affirmer, après examen et réexamen, que cette somme ne correspond à rien, et je prétends moi-même n’avoir jamais signé ce TIP ! (dans les bons romans policier, on dirait : Karagar prétend n’avoir jamais vu ce type dans les jardins du Théâtre…) Au bout du compte, Karagar est invité à recontacter Madame Ceumeubeu, pour avoir des références plus précises.  Celle-ci lui promet alors d’appeler le siège. Karagar raccroche, perplexe. Il se demande quel succès remportera Madame Ceumeubeu à faire « petit, petit !» à son fauteuil.  Peu de temps après Madame Ceumeubeu le rappelle. Eurêka ! Le TIP était une femme ! En effet, le numéro indiqué est bien le compte de Karagar, mais s’étonne-t-elle, il n’était pas à son nom. Elle décline l’identité de cette inconnue, qui pour Karagar n’en est pas une. Un petit coup de fil chez l’agent corentinien pour la route. « Ce sont les impôts de mon ex femme ! », déclare ce con de Karagar qui n’est pas arrivé à dire mon mari de celui qu’il l’est et dit tout de go mon ex femme de celle qui ne le fut jamais ! Cette histoire commence à faire déballage de vie privée. Karagar se console en pensant qu’ils ont eu de la distraction au moins cette après-midi là aux services corentiniens du Père Septeur. Conclusions, les services ne peuvent plus rien, Karagar doit se débrouiller avec elle. Ca va chercher dans les combien de rhodos tout ça ?

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Commentaires
C
Cela me rappelle une mésaventure avec un bon du trésor. Certes, c'était l'inverse (des sous en plus), mais ce ne fut pas moins la crise de nerfs, à se demander si je n'étais pas tombé chez les fous.
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K
Moi aussi, j'ai bien rigolé ! Ça va te faire pas mal de rhodos pour ton jardin cette histoire !
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K
Oh gast quelle histoire ! Mais j'ai bien rigolé.<br /> Ben moi aussi j'an ai après le Père Septeur moins le quart.Pour la 4ème année consécutive on m'enjoint de raquer la redevance tévé, que je n'ai plus depuis environ 10 ans. je leur envoie le courrier que j'ai pondu l'an dernier, en changeant la date, et même je leur fais 10 photocops avec la date des 10 prochaines années ?<br /> Demain.
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