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EN ALAN AR MEURVOR
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19 novembre 2007

TERMINAL DE GARE... EUH ... SPEAKER

Le TGV s’essouffle, perd haleine, à peine franchie la frontière bretonne. Son dernier élan ne lui permettra pas de dépasser Rennes. Le changement met au voyage quelque assaisonnement inhabituel, lui donne un fumet suranné dont je croyais qu’il n’aurait plus jamais titillé mes narines. Entre le quai où s’immobilise le guépard d’acier et celui d’où s’élancera, guilleret, (révision de vocabulaire, mon cher et tendre…) le TER à destination de son terminus extrême occidental (et j’aime être des voyageurs privilégiés, et tant jalousés autrefois, qui vont jusqu’au bout), il y a un escalator et une heure… comment dit on déjà… à tuer. Etrange expression, comme si le temps n’excellait pas suffisamment à s’abolir tout seul qu’il faille lui prêter main forte.

            Je déroule la circum navigation d’un regard autour de moi, en quête d’un relai presse où musarder et d’un bar où poser ma carcasse et prolonger ma lecture. Mon œil est attiré par une lettre dont le graphisme et la flèche descendante qui l’accompagne sont univoques. M. Métro. Je n’ignore pas que Rennes s’est dotée du train souterrain en pleine période de retour en grâce du tramway, mais savoir et reconnaître à des signes indubitables sont deux choses. Le métro ne peut être que parisien, où encore être l’apanage de grandes métropoles lointaines ! La vision des escalators qui enfournent des voyageurs vers ces entrailles ferrées dans la capitale bretonne m’est étrangeté insoluble. Il faut que celui de mes sens que mes globes oculaires permettent vérifie ce paradoxe du troisième millénaire. Je confie donc mes pieds au déroulement d’acier rainuré et débouche sur un quai entièrement protégé de verreries qui coulissent au moment et à l’endroit opportun pour donner accès aux wagons. Le suicide métropolitain est ici impossible. Je colle mon visage à la petite paroi qui clos l’extrémité du quai : long boyau de béton qu’éclairent de loin en loin des loupiotes luttant péniblement contre la noirceur. Le doute n’est pas permis, c’est un métro. Moi qui suis venu en Bretagne pour lui échapper ! Avec un peu de chance je pourrai peut-être apercevoir une rame. Ma vieille passion pour le matériel roulant ferroviaire se réveille, qui me fera, plus tard, dans le kiosque à journaux, me plonger dans une revue retraçant toute l’histoire de la traction diesel-électrique en France. Voilà peut-être enfin un héritage paternel. Je suis fils de cheminot, qui conduisit, bien avant ma naissance, des locomotives à vapeurs. Mais ignorant combien de temps il me faudrait attendre, je tourne les talons. Les murs de la station sont garnis d’écriteaux divers et de plans du réseau urbain. Et là, l’ultime grain de sable se glisse dans ma machine neuronale. Ca coince sévèrement sous le crâne, j’en entendrais presque le grincement sinistre. Je dois y regarder à deux fois pour écarter l’hypothèse de l’hallucination : au dessus de plan du réseau est écrit « rouedad » ! Affolé, je balaye le mur. Tout est à l’envi, au dessus du plan de quartier est écrit « karter » et ainsi de suite.

Ah, notre langue est sauvée puisque même le métro parle breton !

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Commentaires
K
Kleg> Il mérite peut-être son préfixe mais guère son suffixe.
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K
A propos de culturel, dernière livraison chez moi, et l'idée d'un concours qui mériterait bien son préfixe...et dont le titre, allez, n'hésitons pas devant le mauvais goût, serait "Plus c'est long, meilleurs c'est"
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A
Ah tant que c'est un métro, je prends. Asseptisé ou Parisien. Avec une petite préférence pour le 2nd et son côté 1900, art déco, suranné, son charme en plus. Mais j'aime bcp les métros modernes aussi... Celui de Rennes me rappelle celui, enfin ceux de Toulouse. Il paraît qu'une 2nde ligne est prévue à Rennes. Le succès de la ligne 1 est au RV, bien qu'il s'agisse de la plus petite ville au monde à avoir un métro.
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K
Vladimir> Peut-être que le Karagar chantera un jour un 'tube breton' hi!hi! Quant au moineau... hum!hum, te rappelles tu son nom en breton ... and Mister Robert can't anything for you...<br /> Laouen> Mais le métron en breton je me croyais moi-même en pleine fiction.<br /> Kleger> Et merci à notre traductrice en chef pour cette très belle version bretonne de guilleret 'lirzhin'<br /> Cornus> J'ai un projet ferroviaire dans mon jardin, je suis sûr que tu le trouveras parfait.<br /> Kridienn> Ah, quand çà marche chez toi, c'est pas à moitié!<br /> KLeg2> Diwall , dre forzh goulenn traoù sevenadurel, na skrivfen ur pennad diseven!
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K
Fleuves je ne pense pas...
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