AU CHÂTEAU
C'est jour de transhumance. Nous décidons d'éviter le tunnel du Mont Blanc et pour ce faire nous ferons une brève (et première pour moi) incursion par la Suisse et le col du Grand Saint Bernard. Belle route sinueuse à souhait, où je fais une petite station plantes (la dernière m'intrigue).
Au sommet, je m'amuse à prendre en photo le panneau "Italie" dans le froid et sous la pluie.
En bas, dans le val d'Aoste à l'inverse, le beau temps est revenu et la végétation est bien différente de celle de la vallée de Chamonix, c'est beaucoup moins vert (sud et nord des Pyrénées montrent un contraste encore plus flagrant). Nous prenons enfin une vallée perpendiculaire au val d'Aoste, au fond de laquelle se trouve la station créée ex nihilo de Breuil, au pied du Cervin. Nous n'irons pas jusque là. Au village de Valtournenche, dont dépend Breuil, nous montons une route en lacets qui mène à un parking. Il faut laisser là la voiture, prendre toutes les valises et emprunter un ascenceur. Le village de Cheneil n'est accessible qu'à pied et n'est habité qu'en été. Dès le haut de l'escalator, la vue est splendide mais le Cervin comme son grand frère, est cachottier.
Parfois, on croit qu'il se dévoile, mais il en manque touojurs un bout !
Il n'y a là comme activité que l'élevage (vaches, moutons) et la rando.
salle de traite amovible
Pas l'ombre d'une installation de ski bien que la magnifique combe de Cheneil soit entourée d'un chapelet de sommets de 3000 m ou plus. Cheneil c'est un hameau de quelques maisons,
la principale est un hôtel dont nous reparlerons.
les maisons que vous apercevez au fond à gauche de l'hôtel, c'est notre destination:
Plus loin, au delà du pont, un chemin très raide à la fin, mène à un écart de trois maisons (pause devant le pont avec les lourds sacs de provisions) qui porte nom de "Château"...
dont la dernière est la nôtre. Nous tombons immédiatement sous le charme de cet endroit.
Certains se voient déjà proprios...
Nous avons l'embarras du choix pour les grimpettes, comme vous l'avez vu sur les photos précédentes, nous sommes entourés d'un amphithéâtre de 3000 m. Cheneil est lui-même déjà à 2000m. Le lendemain nous partons directement de la maison, se trouvant sur le bon chemin, pour la Becca d'Aran (2957) qui est la montagne qui nous domine directement et que vous voyez à l'extrême gauche sur la photo précédente.
C'est parti. La pente est plutôt raide ce qui sera un peu fatiguant pour les pieds à la redescente.
Convoi de moutons qui font "courbe de niveau" !
Passage à gué de la cascade du torrent de Cheneil...
que nous suivons jusqu'en haut...
immensités herbues, pelouses fleuries, falaises...
à mesure que nous montons, le temps se dégrade...
et voici qu'il neige...
la Becca est presqu'invisible dans la brume...
...et nous renonçons à l'escalade finale (que j'apréhende, car je la soupçonne un peu "aérienne" ).
Mais, nous n'avons pas redescendu depuis 5 minutes que le temps semble se dégager (au fond, le mont Roisetta 3324 m) ,
nous tournons la tête et voyons la Becca... ensoleillée !
Nous revenons donc sur nos pas. C'est parti pour l'escalade qui me cause quelques émotions évidemment.
Et nous voici en haut !
Côté fleurs, rien à voir avec la première semaine ! Peu de rhodos, mais un nombre de fleurs incroyable, un vrai jardin d'altitude. De quoi distraire Cornus...
Nous entamons la descente et quel bonheur de trouver notre home sur le chemin.