A CONTRE COURANT 6 : VALLEE AUVERGNATE

Nous voici en Auvergne, dans un petit village à l’est du massif du Sancy, notre principal point de mire.

La propriétaire du gîte s’est plusieurs fois enquis de notre heure d’arrivée durant la journée, précisant qu’il importait qu’elle le sût précisément pour qu’on “boive un petit coup”!

A notre arrivée, nous tournicotons un tantinet et en vain pour trouver l’impasse notifiée dans l’adresse. De retour sur la place principale et “extra muros” du village, nous hélons une dame:

- L’impasse du Porche?

- Ah, je ne sais pas… c’est pour un gîte?

- Oui.

- Ca ne serait pas le gite de Mme G. ?

- Si!

- Ben, elle est là.

Pour répondre à notre interrogatoire, elle s’était levée du banc où elle discutait avec une vielle dame, et cette dame, c’était notre proprio!

Madeleine avait tout prévu. Elle avait son panier rempli de boissons et des cadeaux : un demi Saint Nectaire vieux, un demi Saint Nectaire jeune, trois pots de confitures locales, des gâteaux…

- “On dit que les Auvergnats sont radins, ben alors !”, se justifie-t-elle...

Et puis :

- “J’ai eu un petit héritage, j’ai acheté cette maison, j’avais envie depuis longtemps d'avoir une location. C’est pas pour l’argent hein...”

...Non, de toute évidence… prix modique de la location pourtant labelisée, cadeaux… ici on ne maximise pas la rentabilité…

- “Non, c’est pour...”

Pas besoin d’aller plus loin, on a bien compris. Ce rendez-vous hebomadaire avec de nouveaux locataires, c’est son plaisir. Une fois attablés devant bières et petits gâteaux, elle raconte vite-fait sa vie. Le discours est rodé. Née en ville, à Clermont, elle choisit un paysan comme mari “les paysans c’est sérieux”, “il a dix ans de moins que moi” et “puis j’avais envie d'avoir des enfants”. Bref, quelqu’un qui a fait des choix, rien d’original, mais assumés. Elle habite dans un hameau, dans une vallée profonde, pas loin du massif du Sancy et c’est sa fille désormais qui fait les… Saint Nectaire.

Le gite est très particulier, un peu encastré dans une ruelle, un peu sombre, surchargé par Madeleine (avec beaucoup d’attention et de bonnes intentions) d’objets divers et surannés, pas trop ce que j’aime, mais précédé de cette accueil, ça passe...

Ca passe aussi pour la voiture, mais tout juste... le fameux porche, qui n'est autre que la porte médiévale de la ville (qui avait acquis des seigneurs locaux un droit de se fortifier elle même) est bien étroit.

Le lendemain, nous voulons nous approcher du Massif du Sancy, mais par le bas, avant de le gravir un autre jour. Le Sancy est le point culminant de l'immense et disparate Massif Central (le massif du Nord pour les occitans !), mais qu'on ne s'y trompe pas : que ce soit la chaîne des volcans, le Cantal ou le Sancy, tous les sommets auvergnats sont d'origine éruptive et restent des petites formations isolées. Il est des régions du Massif Central qui culminent moins haut mais dont l'altitude moyenne est bien supérieure, des "hautes terres". J'avais repère la vallée de Chaudefour au pied du Sancy pour ses formations rocheuses, sa verdeur, ses cascades...

Nous irons donc là. En route !

L'abondance des fleurs dans les près me frappe très vite.

Arrivée dans la vallée.

Première cascade. (de la Pérouse)

Puis, les sources ferrugineuses Sainte Anne, naturellement gazeuses (on a goûté). Ces remontées gazeuses témoignent de l'activité volcanique souterraine. Ces signes du volcanisme sont si ténus, c'est amusant d'y penser.

Nous arrivons à la partie la plus belle, une sorte de clairière, dominée par les rocs. (dont certains sont sites d'escalade).

Nous montons voir la cascade de la Biche, la plus haute mais la plus faible en débit.

On  remarque les "orgues basaltiques" au pied.

En enfin la cascade du Moine, au fond de la vallée, au pied du cirque et pas loin des nuages...

Retour sur nos pas, une boucle aurait exigé l'ascension des flancs de la vallée jusqu'en haut (1500m).

J'ai rassemblé les photos de fleurs, qui bien sûr ont été prises au long du parcours. J'aimerais les lumières de sieur Cornus au moins pour ce qui est au dessus de la centaurée... (et au dessus de la ceinture svp)

Arnica?

Comments

[plume]

Col du Fémur, col de l'Utérus, col de Chemise...Bon je vous mets pas les altitudes et je vais me cacher en vitesse avant que les coups pleuvent.

[Cornus]

Karagar> Col de l'Iseran : 2764 m quand même... en voiture, certes ! Et le Lac blanc du côté de Termignon (Savoie) à 2250 m à pied.

[karagar]

Calystee>

Si j'en crois ce que'j 'ai vu chez toi, des rappels tu auras !

[karagar]

Plume> non , c'était moi qui conduisais, mais tu as raison dans le sens que j'ai eu chaque jour une pensée pour la rue Pottier...

Quant au goût du Saint Nectaire... je l'ai hélas perdu, comme beaucoup de fromages...

Cornus> Merci! Renouée bistorte, doublement biscornue, j’adore ce nom !! Ne crois pas avoir le monopole des sommets avec Fromfrom !

[calystee]

Tiens, mon commentaire a disparu ! J'y disais que difficulté pour trouver le gîte, meules de foin, vaches dans les près et sommets arrondis me rappelaient beaucoup de choses. En revanche, de cascades point, où nous étions (à ma connaissance).