GRANDES EAUX
Je me décide enfin à poster cette vidéo évoquée plusieurs fois qui est en travail depuis plusieurs semaines et dont la réalisation m'a été l'occasion de tester un certain nombre de choses. Il reste des imperfections mais la correction demanderait d'aller bouger des cartes à la base du château: trop risqué ! On veillera à faire mieux la prochaine fois.
Le sujet : on est le samedi 30 novembre et à mon réveil la pluie est déjà battante, dense, puissante ; bref, au jugé, la quantité d'eau tombée est considérable. Je suis par ailleurs un peu nerveux car le lendemain aura lieu la dernière de notre pièce de théâtre assez loin d'ici - je pars l'après midi même dormir non loin de là - et l'essence est rationnée, voire les stations sont vides, mon réservoir est lèger et la voiture, elle, est lourde du décor, matériel de projections et autres essentiels.
A 11 heures la pluie cesse assez soudainement et le temps se lève. Je vais voir le ruisseau dont le débit tient déjà du record. Après une première session de prises, je m'avise de l'heure qui tourne et vais en quête d'essence. Ce faisant, j'assiste à une chose inédite : en amont du jardin - quelques centaines de mètres seulement mais près de 15 m plus haut, ce est qui un bon dénivelé -, la grande route, celle qui mène à la célèbre pointe qui termine le Cap, est inondée. Et le responsable est "mon" ruisseau, si discret d'ordinaire à cet endroit qui j'ignorais même qu'il passât là. Gonflé d'une sorte de fierté paternelle, je filme avec les moyens du bord (mon portable - début du film).
De retour, je constate qu'il a fallu plus d'une heure et demie pour que la crue du ruisseau atteigne son maximum. Et j'en suis fort surpris, car ce phénomène de latence, évident pour les grands cours d'eau et leur affluents, je ne l'imaginais pas si important pour un ru de 1,5 km de long maximum (un fleuve néanmoins puisqu'il se jette dans l'océan - fin du film). Je fais une grande balade pour voir tous les aspects de la crue, et le ruisseau a même exceptionnellement un affluent! (un oued sans doute, car l'examen topographique prouve que son existence intermittente a modelé le relief). L'accès à certains endroits m'a été difficile, voire impossible sans bottes. En milieu de film on voit une "cascade" qui n'est autre que le mur au pied duquel coule le ruisseau en temps normal presqu'invisible sous le ruissellement. Je suis heureux d'avoir fixé ce moment rare.
Les affres de l'informatique : Depuis un temps mon "mac" montrait des signes de lenteur quand le logiciel montage vidéo, précisément, tournait. Je précise que cet ordi était surtout dévoué à cet usage, ainsi qu'à la consultation "home-itinérante" d'Internet, sans oublier le surtitrage de la pièce. Je l'ai confié à un magasin informatique. Suite à un long feuilleton dont je ne veux pas parler ici, j'ai récupéré un ordi rajeuni mais j'ai perdu pour toujours le logiciel de montage exclusif de la pomme, qui était un bijou.
Après de longues recherches, j'ai opté pour un logiciel de montage gratuit qui semblait être le "top" (sur PC). C'est en effet une "Rolls" mais sans doute trop puissante pour mon ordi (manque de RAM, carte graphique?). Et quand ça manque de RAM... ça rame. Le problème essentiel, outre les buggs intempestifs est que la table de montage lit le projet au ralenti, voire par saccades et donc qu'il est impossible de visualiser réellement montage en réalisation et les effets ajoutés. On se sent un peu Beethoven composant sans ouïe ! Mais en même temps, j'entraperçois les possibilités énormes de la bête, bien au delà de I-Mo*vie et qui demanderaient sans doute des mois d'aprentissage pour en tirer le maximum. A peine moins de possibilités que les logiciels pour les monteurs ciné. Mais je suis pressé. Je dois monter un film pour Vladimir qui doit être montré à Carhaix lors de la séance annuelle où les projets théâtraux sont présentés pour achats et financements. Pas de temps donc d'apprendre intuitivement, façon Mac. et je me coltine ainsi les tutoriels, fort bien faits au demeurant. Ca beugue, je rame, c'est un peu moche mais j'y arrive. Pour la suite, les montages plus ambitieux, ça plantera carrément.
Je télécharge donc un logiciel un peu moins lourd, le logiciel "open" de montage. Moins de fonctions, mais qui dépasse pourtant I.Mo*vie. Je vous ai montré déjà deux vidéos basiques faites avec. Ça rame un peu encore, mais ça passe néanmoins. J'y vais pas mal à l'intuition et complète avec des tutos.
On peu mettre sur la time-line énormément de pistes, si bien qu'on peut mixer plusieurs bandes son et image. I.Mo*vie le permettait pour le son mais pas pour l'image et ça c'est nouveau pour moi : je voulais tester la transparence.
La vidéo : (attention, je fais mon Cornus) Elle est composée de films pris avec trois appareils (d'où les différences de format), dont mon portable, et elle montre le cour du ruisseau depuis la grande route jusque un peu en aval de ma prairie. J'ai rajouté en final l'embouchure. Je n'ai pas respecté l'unité de temps à 100% : j'ai incrusté quelques vues de près de l'eau sous le soleil (tournées précédemment avec moins d'eau), quelque images de plantes voisines et chères bougeant au gré du vent, et enfin la partie maritime qui date de l'année dernière : cascatelle sur rochers et vagues à l'embouchure. (pas eu le temps de tourner cette année, où la cascatelle pourtant est bien plus fournie).
L'idée était d'utiliser un autre film pour la musique et de garder quelques image en transparence. (très difficile) Mais je ne sais toujours pas faire venir les images transparentes en "fondu". J'ai dû recadrer ce film car seul les doigts m'intéressaient. Par ailleurs, la prise de son "caméra" étant correcte mais un peu limite pour un instrument au harmoniques trop présentes, j'ai détaché le son et amélioré un peu sur un logiciel audio. Ensuite, j'ai rajouté une flûte. Le risque était, en remettant tout ça sur les lignes de montage qu'apparaisse un décalage doigt/musique/flûte/harpe (je n'ai pas de magnéto multipiste!!).
Voila, vous savez tout... ou presque.