WEEKEND ANNIVERSAIRE 1

A l’occasion de ce long week-end anniversaire durant lequel je célébrais l’âge où, aux temps médiévaux, on pouvait espérer voir une demi cathédrale prendre forme, j’eus droit, vendredi soir, à un cocktail inattendu au théâtre du Luc*ernaire à base de vodka, de fruits rouges, dans lequel baignait une confiserie à la couleur de Stroumpf.

Le lendemain, par un soleil radieux qui me cuisait le dos, sous les ors républicains d’une somptueuse mairie d’arrondissement, j’assistais à mon premier mariage unisexe. Je ne cacherai pas une émotion certaine ressentie au moment où la mairesse prononça les paroles rituelles et inchangées qu’on n’aurait pas imaginé entendre devant deux hommes il y a peu encore. Son discours en l’honneur des futurs mariés fut par ailleurs foisonnant, très hagiographique et un tantinet politique; puisqu’issue des rangs qui avaient combattu le mariage dit pour tous, elle assura avoir honte de l’attitude de ses pairs. L’assistance était un peu exotique – vu l’origine australo caribéenne des époux – et un peu people aussi. «Que penses-tu de la grêve à Radio Frañs?» «Oh, j’ai beaucoup de mal à en parler, tu comprends, étant très proche de Mathieu Pierredeplage…» sont les propos que mes oreilles amusées pouvaient saisir au vol par ci par là. On m’avait promis trois ministres, or il n’y avait là qu’une obscure secrétaire d’état dont la tête et le nom m’étaient inconnus. On annonce Christiane, quand-même, mais elle ne vient pas. Peut-être aura-t-elle été de la fête, plus tard, mais comme nous ne pourrons nous y rendre, car mon chéri bosse le soir, je ne le saurai jamais.

La cérémonie fut suivie d’un déjeuner impromptu dans un appartement assez remarquable, au pied de la butte Montmartre. Situé au dernier étage d’un immeuble ancien, il fait entièrement le tour d’un balcon entouant le puits profond d’une courette. Tout est petit mais les pièces, lumineuses, se succèdent étrangement aux quatre points cardinaux, ménageant des vues étonnantes sur les toits parisiens et la grosse meringue. Bien situé pour entendre la plus grosse cloche de France ! Pour pimenter la chose, on sort même une échelle, qu’on appuie contre la balustrade de la cour (6 étages – à glagla) pour nous faire monter sur le toit. La vue valait bien quelques frissons. Les habitants ont aussi une fermette berrichonne où il semble qu’il y ait, d’après les photos qu’on nous montre, une fabuleuse collection d’iris aux couleurs inédites (pour moi). Je place mes pions pour une chasse aux rhizomes…

Ca n'est pas chic tout ça, les amis?

Le ledemain je devais m’adonner à une activité inédite pour moi à Paris…. Un peu de botanique!

Comments

[Cornus]

Montmartre, ce sera pour notre prochaine visite, parce que j'aime bien les bonnes meringues fondantes.

[calystee]

Plume n'a pas compris : hier, dans tes commentaires, tu parlais du Boul' Mich', bien sûr !

[plumequivole]

Ha ha ha la grosse meringue, le meilleur surnom que je lui entendis jamais, à cette mocheté contre-révolutionnaire !

Quand même, avoir raté Christiane, ça j'en aurais quelque regret...