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EN ALAN AR MEURVOR
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11 mai 2012

MAUDIT CRACHIN

Ce soir-là, il pleuvait. J’en connais l’heure de manière approximative car le dîner se préparait en bas alors que j’étais en mon bureau. Il était près de 20 heures. J’ai utilisé le pronom « en » contre toutes les règles. Par anticipation plutôt qu’en rappel. C’est sans doute parce que j’aimerais que la chose se résume à jamais à ce « en » que je n’aurais pas à expliciter plus avant. Oui, le dîner en préparation est mon seul repère temporel. Car le jour depuis longtemps déjà paraissait blafard et rien ne semblait pouvoir distinguer les heures jusqu’à l’arrivée de l’obscurité totale. J’aime la pluie mais cette pluie-là ne m’agréait guère, visqueuse, tenace, démoralisante. A diluer les pollens, flétrir les pétales, ternir le sourire du printemps.

C’est alors que retentit le premier coup de feu. Tout près, au-delà du rideau d’arbre qui protège autant qu’il peut des vents salés. Pas le temps de revenir de sa surprise que résonne le second. Confirmation. Je ne suis pas victime d’une illusion. Et puis, surtout, il est suivi du gémissement, bref, du chien.

Dix minutes avant, ce chien, Vladimir l’avait houspillé pour qu’il quitte notre jardin. Comme à chaque fois que son maître le laissait sortir. Alors forcément, le raisonnement fait son chemin, rapide, arrive trop vite à la conclusion qu’on aurait voulu être assez bête pour ne pas entrevoir. D’ailleurs, de ma fenêtre, ce « maitre », je le vois qui rentre chez lui, le fusil au bras. Je sais qu’il vient de tuer son chien après avoir feint une ballade avec lui.

Dans un champ, à deux pas. Vladimir, le lendemain, fait ce que je n’aurais eu la force de faire. Il trouve le cadavre de la bête, à peine mise au rebut, le long du talus.

Depuis trois jours je me réveille avec ce cri de chien perçant la pluie gluante et triste. Et ce souvenir lui aussi est collant. Et l’image de ce mec qui ne connait de langage que la grossièreté et l’invective. J’en ai fait les frais récemment. La proximité de cette « chose » m’indispose. J’attends avec impatience que sa clope et son litron le fasse crever. Je ne suis pas un saint.

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Commentaires
L
Art L. 214-3 du code rural<br /> <br /> Art R. 654-1 du code pénal<br /> <br /> Art 521-1 du code pénal
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C
Mais quelle est cette horreur ? Je ne sais pas quoi dire ni ce qu'il faudrait faire, d'autant que ce type, il faudra vous le coltiner. Et après ça, on peut craindre des choses pour soi-même.<br /> <br /> <br /> <br /> Je précise qu'il y a plusieurs dizaines d'années, il est arrivé à mon père d'euthanasier un très vieux chien à la maladie incurable et qui souffrait épouvantablement. Mais s'il a fait ça, il l'avait fait à regret et en s'arrangeant pour faire ça discrètement et "proprement" et en enterrant l'animal immédiatement et pas n'importe où ni n'importe comment. Depuis, les chiens de mes parents ont été piqués chez le vétérinaire ou sont morts "normalement".<br /> <br /> <br /> <br /> Sinon, oui, ce dont vous avez été témoins n'est pas seulement affreux, il est inquiétant et sans doute illégal comme le dit Laplume.
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L
Entre parenthèse il tombe sous le coup de la loi ce type.
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L
C'est horrible ! Ça me donne des envies de meurtre. Puisse l'âme de ce chien le dévorer à petit feu jusqu'à ce qu'il crève.Y a des jours où on aimerait savoir planter des épingles dans une poupée de cire.
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