EN ALAN AR MEURVOR HABASK 3
- Sur -
L’une des choses les plus sidérantes de ce somme toute petit pays (une fois et demie la Bretagne, dirons-nous) est sa diversité. La présence en son centre d’une cordillère culminant à 3800m, du sommet de laquelle on peut voir, temps permettant, les deux plus grands océans de la planète, explique sans doute la présence de zones climatiques très tranchées, avec, on s’en doute des couvertures végétales fort variées.
L’endroit où nous nous étions « posés » pour la première partie de ce séjour, se trouve au sud du pays, sur la côte pacifique.
Cette partie du pays est, comparativement à d’autres zones côtières (et nous le constaterons de visu plus tard) assez sauvage, il est facile de ne partager plusieurs kilomètres de plages qu’avec quelques personnes et les promoteurs n’ont pas encore sévi.
Même certaines « stations » qui ont un certains renom auprès des surfeurs, comme Dominical, ne sont rien d’autres qu’un ou deux chemins de terres sous les cocotiers, le long desquels s’alignent des bars et restaurants faits de bric et de brocs, fidèles à l’architecture locale.
Là règne le climat tropical humide. Celui auquel nous nous attendions le plus. La saison des pluies s’arrête le jour de notre arrivée mais l’air et le sol restent très humides, les serviettes ne sèchent pas et moisissent très vite. Rien ne dure, les cycles sont courts. C’est le climat tropical humide, ne l’oublions pas, qui a arrondi le granit en si belle boules lisses. Le végétal est omniprésent, envahissant, conquérant. Autour des quelques prés que j’ai vu, d’étranges haies d’arbrisseaux reliés de barbelés. Au bout de quelques jours d’interrogation, je comprends, ce sont les bâtons des barrières qui tous, sans exception, ont repris ! Géantes et involontaires boutures.
C’est là que se niche le village d’O. où se trouve notre bungalow. J’avais plusieurs fois recherché l’endroit sur un célèbre site de photos satellitaires, mais je n’avais rien vu de cet endroit dont on nous disait qu’il comportait plusieurs restaurants (dont deux des plus réputés du pays), une supérette et autres marques de la civilisation. En y pénétrant j’ai compris pourquoi le gros œil de Gougoul Eurz n’y voyait que dalle ! La rue est une piste, les maisons sont distantes parfois de plusieurs centaines de mètres, et les arbres sont omniprésents.
Nous découvrons notre lieu de villégiature. Aux fenêtres du bungalow, pas de vitres, rien que de la moustiquaire. Une nuit, alors qu’une forte averse met à l’humidité ambiante la bande son qui manquait encore, une question terrible me taraude soudain. Le lendemain, je vais trouver la propriétaire au plus vite. L’absence de vitres, comment était-ce possible ? Et là, écoutez-moi bien, je m’entends répondre, qu’à deux kilomètres de l’océan, il ne vente jamais et que la pluie est toujours strictement verticale.
Une petite visite au jardin :
Du gigembre d'ornement (visez les plantules dans la fleur, elles sont aujourd'hui en pot dans notre cuisine...)
La vie à bord....
Lieu du dîner, en bord de piscine :
Veille de Noël :
Plus loin, la piste continue et ne tarde pas à s’attaquer aux contreforts de la montagne. Terrains instables, ravinés, sujets aux glissements et pourtant tous déboisés et lotis pour y construire des villas de luxe ! Celles-ci ont des vitres, mais pour la clim, bien sûr. La piste devient si raide, si instable, que même avec la 4X4 et le temps sec, je n’ose m’y aventurer. On imagine aisément que ces cages dorées sont inaccessible au moindre crachin tropical…