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EN ALAN AR MEURVOR
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27 août 2011

LA CATHEDRALE DE LA MER 2 ET AUTRES CHOSES DE MER

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Il fait un peu gris, nous aurons notre content de tiédeurs marines et de baignades les jours suivant mais pour l’heure j’emmène Vladimir là où je n’avais pas tardé à l’emmener au tout début de notre rencontre. Une forme de baptême à l’époque que j’avais raconté dans un chapitre intitulé « Iliz-veur ar mor, La cathédrale de la mer ». Ce même endroit, je l’avais choisi comme cadre pour ma nouvelle « An tour-tan, Le phare ». Au fond je n’en n’ai jamais parlé qu’ainsi, me drapant dans une forme de poésie qui n’est qu’un voile de pudeur, pour ne pas dire simplement l’enfant, puis l’adolescent, d’abord interdit de pointe par une mère trop protectrice ou trop castratrice ou les deux à la fois, regardant les autres escalader le rocher ultime, cette même mère qui nous menait à L’Arcouest regarder les bateaux partir pour l’île à bord desquels ELLE décidait que NOUS ne serions jamais, ensuite plus libre de choisir mes sentiers, progressant vers Beg Ar C’hastell au dessus de ce grand amphithéâtre qui domine la mer plus que partout ailleurs en Bretagne, toisant des grèves de galets inaccessibles, où je m’imaginais accostant comme sur une île déserte, forcément un peu volcanique, forcément luxuriante – et la végétation là bas abondante, en cela aidait –, forcément mystérieuse, dire comment j’y ai observé l’étrangeté du parfum des fougères à loup, rarement exhalé mais puissant et qui disparait dès qu’on met le nez sur la plante, comment je lui ai associé irrémédiablement le goût des mûres et l’envie d’en faire des tartes, comment j’y ai surtout bâti mon imaginaire, un archétype d’une Bretagne tant convoitée et que j’eus du mal à retrouver ailleurs.

Lorsque nous arrivons à Beg ar C’hastell, et que je m’apprête à emprunter le sentier qui cavale sur sa crête effilée, un panneau en interdit l’accès ; risque d’éboulement, nous met-on en guise d’avertissement. Je brave l’interdit en rétorquant à un accusateur imaginaire que j’ai les droits de l’enfance sur cette terre et que je suis en pèlerinage.

 

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Au bout du bout, plus que jamais déserté, je suis sur mon château, ma citadelle imprenable et au bout de mon objectif, un goéland et un bateau ont rendez-vous. Je le garderai comme image générique, j’en décide sur le moment.

 

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Au-delà, la côte redevient accessible, c’en est fini de l’hautaine cathédrale des mers. L’abri d’un ilot et quelques pieux plantés dans le sable – des arbres fichés avec leurs racines en réalité, un des derniers exemples européens ! –suffisent à faire un port, c’est Gwin Zegal, le port du seigle.

 

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Encore au-delà, juste de l’autre côté, c’est Port Moger, sa petite jetée orange et ses grottes marines. Là je voyais pour la première fois les peintures rupestres naturelles que font diverses mousses. La pierre humide semble parfois saigner. Depuis, les grottes du Cap me fournissent des spectacles semblables. Adolescent, je voulais tout le temps aller sur cette plage. Mes aînées ne répondaient pas toujours favorablement à mes attentes. Pas assez abritée, pas assez de sable… oui mais tellement belle. C’est la que nous prendrons notre premier bain. Et la Manche, comme pour nous faire une transition, fait ce jour là des vagues non négligeables. Les hautes falaises, les galets luisants, nous-deux nous baignant coûte que coûte malgré le temps mitigé (mais l’eau est très bonne) : on se croirait au Pays de Galles, me souffle Vladimir, lui-aussi pris dans des souvenirs d’enfances. Bro Gembre, Cymru, Wales ? Why not ?

 

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Un autre jour, je veux revoir la grève Saint Marc, sa chapelle, son vivier et sa ligne de falaise aux courbures si sensuelles. Une toute petite commune pleine de charme et oubliée entre les stations fréquentées et la cathédrale de la mer, qui elle commence à se faire un petit nom. Pour les passionnés de vieilles séries télévisées, je signale que c’est à cet endroit qu’avait été tourné « Sébastien et la Marie Morgane », avec Charles Vanel dans le rôle du grand père.

 

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Enfin, une autre fois, nous irons la où se terminait dans mon esprit « ma côte ». Au-delà, la terre, au lieu d’être toute rassemblée dans les sombres falaises, explosait en mille récifs, rochers, ilots et autres étocs. Un autre monde. wb01Cette pointe ultime, je la vois encore en dessin sur la carte d’autrefois, lointaine et donc d’autant plus convoitée. Et en ligne de mire, au bout du museau rocheux, un bel ensemble. Pas la chaussée féroce et l’île au péril des vagues et des courants qu’on voit du Raz, non, un groupe presque tranquille, mais à la silhouette parfaite. Deux hautes îles qui semblent se chevaucher, prolongées par un chapelet de roches dont la dernière, forcément, porte un phare. Ah, si un jour j’ai mon permis bateau, j’irai explorer ce petit monde qui me fascine.

 

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En attendant, je fais du stop.

 

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Commentaires
C
"quelques pieux plantés dans le sable – des arbres fichés avec leurs racines en réalité, un des derniers exemples européens" : je ne comprends pas bien comment on peut avoir planté des arbres avec leurs racines dans ce contexte ?<br /> <br /> Une plage "sans" sable : tes soeurs avaient des goûts opposés aux miens !
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K
Plum 2> Dans le regard de faire demain à Park Pontig à Monsieur d'avoir sa tarte au retour de la capitâââle.<br /> Ca c'est du français que c'est !
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L
Tiens, à propos de parfum, auriez-vous mouaré, ces temps derniers ?
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L
Ah dis donc, mes pieds et mes yeux se souviennent, au moins jusqu'à Gwin Segal ! Mes pieds parce que balade improvisée de fin de journée studieuse, donc en sandales de moine, voire sandales à la main, et mes yeux, parce que hein, comment faire autrement...<br /> Il y avait eu plongeon aussi.<br /> Et je te cause pas littérature, enfin si j'en cause. Le phare je crois que je l'ai lu comme un film, avec les images.<br /> Bref, j'aime ce post.
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