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EN ALAN AR MEURVOR
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22 mai 2010

REVE EVEILLE

Mon congé maladie touche à sa fin. Une maladie devenue si discrète ces derniers jours que j’en oublierais presque les raisons de ces vacances forcées. Pendant tout ce temps, je n’ai eu d’autre préoccupation de que veiller au bien-être de mon jardin. Et cette vie au ralenti, alors que je me pensais hyperactif et fistoulig me va très bien ! J’étais un pompier nonchalant, prévenant les affres de la sècheresse qui dure depuis près de deux mois maintenant avec le calme de celui qui sait avoir du temps. Depuis hier néanmoins, le vent a tourné. Il est au sud et à l’absence d’eau s’ajoute le soleil entêté et la chaleur. Les rosages plantés imprudemment ce printemps montrent des signes d’insupportation et je dois cette fois éteindre l’incendie avec plus d’empressement que de coutume.

Ces journées de calme atmosphérique absolu, en ce pays amarré en plein océan où le vent vous oppose, avec une belle constance, son adversité, transforment le lieu comme d’un coup de baguette magique. Il y ces grillons, que je n’entendais dans mon ancien chez moi qu’aux plus chaudes heures d’un l’été timide, qui concertent ici dès avril, jour et nuit. Et puis, je vous l’ai dit, le vent est au sud, et donc, parmi la polyphonie des grillons et des oiseaux enamourés, telle la grosse caisse d’un orchestre de fortune, me parvient avec une netteté incroyable, le grondement des rouleaux de l’océan, régulier, puissant. De la terrasse en bois, je ne peux m’empêcher de penser à ces images mille fois vues, de riches maisons en bois californiennes, qui vivent au rythme des vagues. Les belles journées dans cette maison et cet environnement sont paradisiaques et je n’arrive pas encore tout à fait à croire que c’est moi qui suis là.

Mais ce que je vois est terrien, la verdeur piquée des éclats des rosages. Je fais deux jardins, un jardin de terre qui entoure ma vraie vie et un jardin de tête, le personnage principal d’un futur roman. Je l’ai d’emblée situé en bord de mer, à l’abri d’un vallon, pour rendre possible cette alliance contre nature des belles asiatiques et de la musique marine. Ce choix n’était en rien lié à ma vraie vie. Au contraire, je l’ai fait pour éviter le piège de l’autobiographie, pour différencier le plus possible le futur jardin en mots de mon ancien jardin de rhodos, je l’ai fait par fascination inébranlable pour ces jardins cornouaillais dont Manderley est le symbole littéraire et dont je découvris récemment la réalité physique. Et ce matin, je prends conscience d’un phénomène étrange. Voila mon nouveau jardin qui tisse de modestes liens avec le jardin imaginaire. Comment appelle-t-on ce phénomène, quand la vie inconsciemment dévie vers un romanesque à venir ?

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Commentaires
L
Quand la phytologie rejoint la psychologie.<br /> Osmose karagarienne.<br /> <br /> :)
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K
Cornus> Un jardin minuscule c'et un beau défi aussi. J'ai pris la dimension hier de ce que certaines plantes devenaient... dans un pays humide...
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K
Krgwn> Précisément, j'ai l'impression cette fois du processus inverse...
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C
A moi aussi, le fistoulig m'irait très bien, mais ces derniers temps, c'est très difficile de lacher la pression. Je ne suis pas du tout un hyperactif. Je me croyais assez calme, presque nonchalant, mais Fromfrom me renvoit une autre image dont je n'avais pas conscience. Je gigote régulièrement sans que je m'en rende compte. Une sorte de nerveux calme. Une sorte de coureur de fond insignifiant, essoufflé mais qui renonce rarement et qui est capable de sprints surprenants.<br /> <br /> La sécheresse commence sérieusement à m'inquiéter aussi. Pas pour notre jardin cocon, mais pour tout le reste (il est même remarquable que n'ai entendu aucune voix dans les médias s'en inquiéter).<br /> <br /> Sinon, je suis à présent complètement rassuré que votre seigneurie soit complètement remise d'aplomb et qu'elle ait pu oeuvré dans votre jardin. De mon côté, je me sens parfois frustré par la petitesse de notre carré de verdure fleurie, même si nous y trouvons aussi beaucoup de satisfactions.
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K
"dévie" ? emit-hu. "nourrit" a lavarfen.
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