LA FIN DE L'ETE
Il se tenait face à l’autre, tout proche, ses bras se refermant sur ses reins. Après un rapide calcul, il prit conscience que ce dernier ne reverrait pas leur maison avant plusieurs semaines. Mû par cette pensée, il eut un regard pour le bois blanchi de la terrasse, aveuglant de ce soleil obstiné à se faire pardonner sa médiocrité estivale, il eut un souvenir de sable chaud et de transparences turquoises qui ne datait que d’une heure et prit conscience que tout pouvait basculer en un clin d’œil. Alors, lui vint cette phrase outrancière : Quand tu reviendras, ce sera l’hiver.
A la nuit tombée, il sortit sur la terrasse. Le vent du nord, qui avait daigné faiblir et accorder cette journée de douceurs, avait repris force. Il remarqua alors les deux transats côte à côte. La brise modelait dans les toiles comme des moules de corps évanescents.