NOUVELLE CORDE A ... MA HARPE
J’ai carrément sursauté, trépidé, hurlé à la lecture du dernier poste de Kleger tant la coïncidence était inouïe, stupéfiante. Il se trouve qu’il y a quelques jours de cela, je farfouillais frénétiquement dans un certain garde meuble dont le bail n’aurait pas du survivre à la fin du mois de mars, à la recherche d’une essoreuse à salade que mon homme m’avait avoué détenir dans son antre, la mienne ayant rendu l’âme. Et quand l’envie de salade me prend, je pourrais remuer ciel et terre. Or, ouvrant un carton, je tombe sur du matériel à peinture, un peu suranné. Certains tubes sont inutilisables car trop secs, mais d’autres semblent en parfait état, il y a des pinceaux, une belle palette en bois, et un mini chevalet tout aussi charmant. Vladimir m’explique que c’est le seul vestige de l’ancien propriétaire de son ex maison, un peintre homosexuel, dont l’atelier avait été laissé en l’état par son ami pendant des années après sa mort, comme un sanctuaire. Cet ensemble d’objets, ainsi que son histoire, m’émeuvent terriblement au premier regard. Je suis pris d’une furieuse envie de le faire revivre. Furieuse et folle. Autant attraper un violoncelle auquel je n’ai jamais touché et espérer en tirer une note juste ! J’achète du papier, je le dispose sans douter sur le petit chevalet et après avoir reproduit une photo avec des carreaux je… peints. Un peu tous les soirs. C’est sans doute la lassitude à étaler du blanc sur d’immenses surfaces à longueur de journée qui a réveillé en moi ce désir de couleurs. Et moi qui me suis toujours crû un infâme barbouilleur, je trouve à la chose quelques qualités et même un certain charme. Je ne vous montre pas mon œuvre car elle est encore inachevée bien sûr, mais aussi le thème m’en empêche. C’est un nu de Vladimir.