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EN ALAN AR MEURVOR
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20 mars 2008

PENN D'AR C'HORNÔG 1 - RANNDI

Il est remarquable que certaines longues indécisions semblent se résoudre l’espace d’un instant, comme par magie. Les arguments qui font peser la balance d’un côté ou de l’autre se détachent alors clairement, fruits sans doute d’une longue maturation inconsciente.

Ce matin là, au réveil, donc, je décide, prenant le contre parti de mes intentions précédentes, de vendre mon appartement quimpérois. Dès que je le pourrai toutefois. Car, à l’heure actuelle, la mésentente au sein de la copropriété, la menace qui pèse de l’un des propriétaires sur les autres, rendent toute transaction impossible, sauf à mentir effrontément à un acquéreur potentiel.

Je vais me défaire de ce studio sans état d’âme. J’aime la vieille ville, j’aime la proximité de la cathédrale qu’il m’a offerte – et j’ai fait écho à tout cela au long de mon cheminement bloguesque -, j’aimais aussi son aspect original, sa cheminée de pierre, son caractère ancien, loin du formatage architectural que nous proposent les résidences contemporaines. Mais je ne supporte plus le manque d’espace, l’absence du chant des oiseaux ivres de promesses de printemps, la lumière solaire invisible, l’atmosphère impalpable, l’outrecuidance des noctambules bruyants et agressifs.

Pourtant, ces trois ans passés ici, ont été sans doutes les plus « novateurs » de ma vie. Jamais jusqu’alors je n’avais été responsable que de moi-même alors que personne d’autre n’était responsable de moi. Bref, je n’avais jamais vécu seul avant, pas une journée. J’imaginais d’ailleurs en y aménageant, entamer une vie inédite de célibat, mais çà ne fut jamais vraiment le cas. Mes périodes de célibat réel furent si courtes qu’il est permis de penser, bien que je n’aie jamais été dans une recherche effrénée de compagnon, que quelque chose en moi fait, dans ma nature, que je trouve rapidement la compagnie d’une personne.

En signant le compromis de vente, quelques mois avant, j’imaginais toutes les facilités que m’apporterait ce logis urbain. La douce chaleur en hiver et la fin des corvées de bois, la proximité des commerces (7 km auparavant) et bien sûr, soyons honnête, la possibilité enfin de recevoir des amants facilement.

Eh bien, aucun amant de passage n’est jamais venu entre ces murs.

Il y a une dernière chose à dire sur ce lieu. J’y pense assez souvent.  C’est ici, dans cette unique pièce, que Fromfrom et Cornus se connurent et se virent pour la première fois, virtuellement bien sûr. Cet appartement restera à mes yeux le lieu de leur rencontre. Autant dire, au final, qu’il aura eu plus de conséquence dans leur vie que dans la mienne.

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Commentaires
A
Qui sait, en est-t'il de même dans ta future maison : elle a peut-être déjà accueilli quelques amours d'artisans transis ! Ce qui pourrait expliquer à l'occasion les retards pris ! :-)))
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K
Michans il est pas tombé dans le pot de peinture blanche ? Il a pas glissé sur le rouleau tout neuf ? Il est pas resté collé au scotch ?
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K
Charmant début d'histoire pour Cornus et Fromfrom...<br /> Et pourquoi tu as décidé de le vendre, finalement ?
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C
C'est vrai que pour moi, c'est un souvenir très important. Je me souviens bien de ce soir de septembre (2005 déjà !) où la webcam me fit découvrir une table où Maître Karagar recevait du monde(je ne savais pas encore combien de personnes étaient à table ni leur identité). J'entendais rigoler sans voir personne, sauf Maître Karagar. Il ne faisait guère de doute qu'une femme était invitée, mais était-ce tout ? Peu de temps après, le téléphone sonna et Maître Karagar eut une longue conversation. Pendant ce temps là, je m'aperçus qu'on buvait du jus d'orange (ou un truc dans le genre) à table. Après avoir racroché, on se mit à discuter, mais je ne vis toujours personne. Enfin, on finit par se résoudre à me dire que Maître Karagar avait ce soir là invité à dîner une amie et elle me fut enfin présentée. C'était bien une femme avec un sourire était extraordinaire. J'ai immédiatement ressenti une immense générosité dans ce visage et une évidente joie de vivre l'instant cocasse que nous vivions. Contrairement à mon impression de départ où j'avais cru que l'on se moquait de moi (je connaissais déjà suffisamment Maître Karagar pour me dire qu'il ne voulait pas me faire du tort), j'ai ressenti qu'on avait voulu faire une expérience positive, tenter une rencontre. On a fini par prendre congé. La belle n'avait pas beaucoup parlé, mais son visage était resté imprimé en moi. Il y avait autre chose. Le lendemain, je parle ou plutôt j'écris via MSN à Maître Karagar et je finis par évoquer l'intérêt que m'avais apporté la vue de son hôte de la veille. Je ne sais plus si c'est à cet instant ou juste avant que j'avais appris que la belle était célibataire et ... Toujours est-il que Maître Karagar me donne son adresse MSN. Comme il était déjà tard, je lui dit que je la joindrais le lendemain, mais Maître Karagar insiste pour que je la joigne immédiatement (j'ignorais alors qu'il lui parlait au même instant). C'est ce que je fis. Et dès cet instant, il se passa quelque chose qui ne fit que s'amplifier...<br /> <br /> Alors cet appartement, c'est vrai que pour moi il est le symbole de plusieurs choses :<br /> - mon premier contact avec une ambiance d'amitié bretonne (pour moi, ce dîner - en semaine - représentait une convivialité, une amitié puissante que je ne connaissais pas moi-même<br /> - j'ai donc assimilé cet appartement à un lieu d'amitié et à un espace de Bretagne : c'est peut-être ridicule, mais je ne m'étais pas encore forgé une idée de la Bretagne, terre que je ne connaissais pas (le Finistère). Une terre que j'avais envie de découvrir depuis des années mais que ma solitude m'empêchait probablement d'aller à sa rencontre.<br /> - un appartement où je fus reçu assez longtemps après alors que notre avenir à Fromfrom et moi était déjà scellé ; un appartement où j'ai eu un terrible accès de timidité envers notre hôte, mais un endroit où je me sentais néanmoins à l'aise.<br /> <br /> Bref, un appartement de la rencontre de l'amour mais également celui d'une nouvelle amitié qui en cachait une autre.<br /> Voilà, très ému évidemment par cette note. J'enfonce une porte ouverte, mais je n'oublierai pas ce qui a pu se passer ici. Merci.
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F
Woaw ! Quelle vérité pour nous... Trug !!!
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