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EN ALAN AR MEURVOR
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15 mars 2008

JOURNAL NON DATE

Seul dans un bar, seul lové dans une délicieuse attente, en terre presque inconnue. A portée de regard, au travers de la vitre du bistro, un bâtiment néoclassique, aussi arrogant qu’un tribunal, aux inflexibles colonnes corinthiennes, est illuminé, c’est le théâtre. S’y joue la pièce que j’ai sans doute vue le plus de fois, Roland confondant admiration et amour, le professeur amoureux de l’amour qu’il peut encore susciter et qui le ressuscite avant l’éternel oubli. Même attente que dans ce bar d’une petite ville mayennaise, pour la même pièce, créée alors, mais deux ans se sont passés depuis. Les propos du professeur sont dans ma tête : je ne veux pas faire de vous des individus performants… la passion… Des paroles que je vomirais volontiers parfois à ma hiérarchie.

And further, out of reach to my eyes, the River keeps flowing down, towards a western future.

w6Le tuffeau, trop blanc, trop malléable, trop facile à travailler, aux arrêtes trop vives. Les nonchalances de la Loire, ses mystères aussi. Des voûtes angevines, bombées, fortement nervurées, peut-être à l’origine des folies britanniques. Le gisant de Richard, dans l’immense nef sous coupoles, comme sorti de la période de l’histoire qui me passionne le plus. Du rosé, du blanc, du rouge, petits producteurs, travail artisanal.w5

L’atelier d’enluminure. Technique de reproduction au cache du quatorzième siècle. Un an de travail pour terminer une image. Pigments naturels. Et puis une entremetteuse nous présente un garçon, seul, dans l’espoir que parmi les hommes esseulés que nous connaissons, nous lui trouvions un compagnon. Hasards de la vie, l’homme en question fait des vitraux, et leurs huisseries. Nouvel atelier, autres techniques. Et un projet naissant pour le vitrail de la maison, une scène du roman, peut-être…

w3La mer. L’océan. Crêtant comme jamais. La mer qui manque de m’emporter mon homme sous mes yeux. Lui, tout petit, dérisoire, les bras écartés, au devant d’une avalanche écumante. Je devrais la détester. Je n’y arrive pas.

La cathédrale de bois s’achève, dans les quiproquos, les retards, la vigilance permanente et épuisante. Mais le tridimensionnel ne fait pas injure au concept.

Mon homme au quotidien, dans mon pays.

Je cueille une fleur d’azalée en mon nouveau jardin.

Les magnolias sont en fleurs à Quimper. Je visite le jardin du théâtre. Repérage pour une mise en scène, un spectacle littéraire et botanique…

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Commentaires
K
Ici, c'est l'atelier d'enluminure qui me rappelle mon autre vie... A l'époque, je faisais de la calligraphie et j'habitais la Touraine. J'ai été me promener par là-bas un week-end... C'est fou comment ce passé remonte souvent depuis que je me promène dans vos univers bloguesques, surtout chez toi et Cornus.
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C
Après un tour chez Kleger, que d'émotions et de beautés ici aussi. Merci.
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K
Oserai-je dire, oui allez j'ose, que le vilain geste de l'océan et la peur qui s'en suivit me rassure ...pour l'avenir. J'ai tendance à penser qu'on ne se méfie jamais assez de lui. Je ne suis pas peureuse, mais j'ai toujours eu de la méfiance vis à vis de la mer, que j'aime tant pourtant. Peut-être parce que la bête m'a déjà attaquée ?
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