LE PAYS SACRIFIE (1)
L'heure est venue de vous révéler notre destination mystérieuse. Ce titre choc, ça n'est pas moi qui l'ai inventé, mais c'est un slogan que j'ai lu sur l'une des nombreuses banderolles de protestation qu'on peut voir un peu partout là bas et qui résumait bien mon sentiment. Ce pays, c'est celui de la Hague, une dizaine de communes à l'extrême nord de la presqu'île du Cotentin. Après un passage en coup de vent en 2009, je voulais retourner voir cet endroit qualifié parfois de petite Irlande, où les plus hautes falaises du massif Armoricain se jettent dans la mer. Et en effet, ces quatre jours ont été un enchantement pour les yeux.
Sacrifié, tout le monde a bien sûr compris pourquoi : entre un EPR douteux et une immense usine de retraitement, la petite Irlande peut agir aussi en repoussoir. C'est un pays où l'écologie, la préservation de la nature, sans doute en compensation, semblent aujourd'hui être des priorités. Dur de faire Plogoff après coup, mais comme je l'ai dit, la protestation s'affiche un peu partout. Je détaillerai les beautés de ce pays viking mais pour l'heure, c'est le jour de l'arrivée qui est aussi celui de mon anniversaire. Une seule escale sur la route, à Port Bail, dont l'église romano gothique et son site marin, me faisaient de l'oeil depuis longtemps.
A l'arrivée au lieu de notre villégiature, je constate avec émerveillement que les célèbres landes du patelin sont couvertes d'ajoncs dans des proportions inédites.
Mais il nous faut nous rendre au resto réservé pour l 'occasion, une auberge très isolée sur le nez des Voidries, proche du Nez de Jobourg, à plus de 100 m au dessus de la Manche. Petite promenade avant d'entrer.
Belle vue aussi de l'intérieur.
J'y mange des huîtres cuites pour la première fois de ma vie.
Quand nous sortons, la lune éclaire la mer et je teste bien sûr un peu l'appareil. Le paquebot au loin, n'est que la centrale de Flamanville...
Enfin nous descendons à Goury, à l'extrême nord, où se trouve, à 800 m du rivage, un de mes phares préférés; nous en reparlerons. Mais pour l'heure, bien que n'ayant pas (encore) tout à fait l'objectif adéquat, je fais, grâce à l'aide lunaire, des photos que je n'aurais pu faire avant...
(à suivre..)