COINCIDENCE, RATES ET PAYSAGES SEDUISANTS
L'heure est venu de quitter notre première étape burgonde pour la seconde. J'avais choisi Vezelay, Vladimir choisit Beaune. Pourquoi? Je suppose que pour un ancien brittanique, le nom de Beaune évoque quelques clichés appréciés outre-Manche. Pour ma part visiter les hospices etait une perspective intéressante, donc allons y pour Beaune.
Ce à quoi je n'avais pas vraiment fait attention, c'était l'itinéraire. Je suis plutôt bon géographe, mais loin de la mer ou d'un gros marqueur comme un fleuve ou un volcan, et quand de surcroit je ne suis jamais allé, je peine un peu à repèrer où est quoi et quoi est au nord de où... Bref, je tombai des nues en voyant se profiler Autun. C'est que j'avais fait en sorte de traverser le massif du Morvan pour me faire une idée de cette région qui m'intringue. Ce ne fut pas une grand réussite, car je voulais pique-niquer au mont Beuvray mais c'est un grand site de France, navette obligatoire et tout le tintouin, alors dépité et voulant ateindre une zone rocheuse indiquée sur la carte, je me fourvoyai dans des chemins à peine carrossables. Autant dire que nous piqueniquâmes loin de tout mais sans rien voir de fracassant, si ce n'est pour les amortisseurs.
Bref, Autun se profile, et là une petite voix me dit que c'est le jour où Cornus et Fromfrom doivent arriver en Bretagne. Je trouve la coïncidence frappante et je veux envoyer un MMS surprise. Sauf que quand je trouve enfin à me garer pour faire la photo, la silhouette visée (St Lazare) n'est plus en vue !! C'est la journée où rien ne marche. Il en faut une ! Trop en rage de rater mon coup, je fais demi tour et roule, mais je ne trouve ni vue, ni lieu pour me garer satisfaisants et arrive finalement au pied de la cathédrale à qui je n'aurais consacré qu'une seconde, qu'on me pardonne !
Le ministre du logement nous avait trouvé une maison dans la commune de Baubigny dans un village au pied d'un escarpement rocheux. C'est en effet une région de falaises calcaires et de reculées. Sur le plateau, avant la descente au village, des champs avec de belles messicoles...
Justement, après nous être installés, nous allons voir la reculée du Bout du Monde et je me souvins alors que je m'étais extasié chez Cornus sur ce site ! (le blog de Cornus ne virerait-il pas guide touristique? ) Il est hélas très fréquenté et bruyant. Il y a aussi curieusement un pique-nique d'une (grande) famille musulmane avec prière collective sur serviette en direction de la cascade de la Mecque. Donc mes photos n'auront pas le charme automnal de celles de Cornus.
J'en connais un qui ne résiste pas aux douches écolos (sauf dans les Alpes car l'eau sort des glaciers...).
Première cascade des vacances, donc. C'est à cette occasion que nous passons par Nolay (cf commentaire chez Calystee), ses halles et son clocher, une fois de plus inspiré de l'église épiscopale.
Le lendemain, pour nous mettre en jambes en vue d'affronter les futurs sommets, première randonnée avec pas mal de dénivelé puisque nous passerons du sommet des falaises au fond de vallée. La végétation varie bien sûr beaucoup entre les hauteurs sèches des falaises et les bas fond verdoyants. Quant aux paysages saisis, ils sont parfois, entre vignobles et petites églises romanes, des manières d'archétype de paysage français, somme toute bien exotiques quand on vient de l'ouest cornouaillais.
Nous traversons les vestiges d'un village médiéval abandonné (le site est très peu lisible) et nous ferons le siège du château de la Rochepot (encore un incontournable cornusien), fermé au public à la suite d'aventures rocambolesques. (La comtesse Fromfromskaïa y avait ouvert une maison de tolérance de luxe, mais elle détroussait sa riche clientèle, Interpol est toujours à sa recherche).
Nous avions décider de d'arriver à Beaune sur le tard pour visiter les hospices une heures avant la fermeture et éviter la foule escomptée. Je prends le temps d'aller jeter un oeil à Notre Dame. C'est une église romane tardive dont les parties hautes de l'abside furent refaites en style gothique suite à un incendie. Elle est précédée d'un portique gothique comme St Père. Il est beaucoup plus grand et n'en a pas le charme à mon sens.
C'est surtout la première fois que je vois une élévation clunisienne caractérisée par l'usage (précoce dans les premiers de la série!) de l'arc brisé, le bercceau lui aussi brisé en couverture du grand vaisseau et surtout une modénature à l'antique (pilastres, voire cannelures pour les retombées et les piles) et triforium et étage clair aux allures d'attique. Et je dois confesser, je le pressentais un peu, que ça ne m'emballe pas. Je n'ai jamais aimé la modénature antique ni donc ses réemplois, très rares au Moyen-âge et systématique à la renaissance bien sûr.
Sans surprise, le transept où les colonnettes et un peu de fantaisie sont de retour, a plus mes faveurs.
Dans ce contexte "romanisant" la corolle gothique - l'antithèse s'il en est de la romanité - du choeur est un peu "un cheveu sur la soupe".
La flûte enchantée devait s'y jouer le soir, d'où les estrades dans le choeur.
Finalement, seul le chevet me plait vraiment, encore un mariage roman gothique réussi.
Il est temps d'aller aux hospices. Hélas, arrivé devant la porte, il faut montrer patte blanche. C'est le premier jour du passe sanitaire dans les musées et je n'avais retenu la date que pour les restos ! Je n'avais donc pas mon certificat de vaccination avec moi, ni n'avais pensé à le scanner sur mon portable. J'essaye alors d'entrer en contact avec Amélie (qui, elle, sait que je suis vacciné) mais bien sûr, ne lui rendant jamais visite j'ignore mon code d'accès. J'essaye de faire une récupération, obtiens difficilement à un nouveau code sur ma boîte mails mais quand je veux l'utiliser, tout bloque ! Bref, Vladimir fera la visite sans moi qui déambulerai dans la ville.
Et il y en a un qui se fout de ma gueule !