ENGLAND - CYMRU - DEUX CHÂTEAUX ET DES HYDRANGEAS
Journée châteaux et repos des jambes après Cadair Idris. D'autant que nous avons plein d'entrées gratuites à dépenser...
Le premier d'entre eux se trouve à Criccieth, sur la côte sud de la péninsule. Cet endroit est un peu ce qui avait attiré Vladimir à nous loger dans le coin, ce dernier ayant été assez enclin cet été au pèlerinage sur les lieux de l'enfance. Or, il était allé en vacances d'été à Criccieth étant enfant. J'aime ces récits des vacances balnéaires britanniques, soumises aux aléas de la météo - plus qu'ici même ! - où l'on s'obstine à aller à la plage contre vent et nuages, armé de l'indispensable winbreak! Le père aurait voulu passer plus de temps à visiter les monuments, mais les enfants rechignaient. Moi, j'aurais voulu visiter plus de monuments, mais les parents rechignaient. Ce qui fait dire à Vladimir: "Il aurait adoré t'avoir comme fils !" En tout cas, les cathédrales et les châteaux, il se les tape maintenant. Vengeance paternelle d'outre tombe?
Dans le nom Criccieth, la seconde partie est à rapprocher de notre kaezh breton, avec ici son sens originel de "captif". Du château, il ne reste pas grand chose (heureusement que l'entrée était gratuite !) mais il a quand même la particularité (parmi les autres que nous visitâmes) d'avoir été bâti par un seigneur gallois (Llywelyn Fawr) et non par les anglais, et il est plaisamment situé.
Pique-nique sur la plage bien grise, sans windbreak. Je remarque ces hydrangéas type "lacecap" où curieusement le bleu et le rose semblent alterner d'une fleur à l'autre. Les mystères de la chimie du sol et de l'itinéraire de racines...
Enfin, je souris intérieurement devant cette pancarte. On y voit bien que gallois et bretons sont cousins, mais on pourrait croire qu'anglais et français le sont aussi, ce qui n'est pas le cas...
L'après-midi sera consacré à un château autrement imposant et célèbre : Harlech.
C'est avec Caernarvon et Beaumaris un des châteaux edwardiens, construits par le même architecte savoyard. Il a été l'objet de plusieurs sièges (quand il a été repris par les gallois et lors de la Guerre des deux roses) et sa particularité est d'être perché sur un rocher de 60 mètres de haut. On comprend mieux l'intérêt du site quand on sait que la mer, aujourd'hui distante d'un km, baignait au Moyen-âge le rocher. Un escalier, du château, mène à une poterne d'où les navires pouvaient ravitailler directement le château.
C'est une fois de plus un monument impressionnant. La hauteur des murs combinée à la position dominante du château donne des vues aériennes sur mer et montagnes.
Le temps est gris à notre arrivée et le ciel se déchire, nous prodiguant un de ces ciels que j'affectionne particulièrement.
Le changement de temps nous incite à pousser jusqu'à la plage (immense), où nous nous baignons. Je m'attends au pire, mais l'eau est très bonne.
Notre voisin nous avait parlé d'une jolie vallée dans le coin, que nous n'avons hélas le temps que de parcourir en voiture, au long d'une route étroite et sans fin ( heureusement quasi déserte), jusqu'à un lac.
Sur la route du retour, nous passons près de l'entrée de Portmeirion, village construit par un architecte un peu fou au XXème dans le style italien. Il est entre autre célèbre pour être le cadre de la série Le prisonnier. C'est un site privé, hyper touristique et l'heure d'ouverture est dépassée de toute façon. Nous nous engageons dans la route dans l'unique espoir de voler une vue. Nous ne verrons rien du village, mais les hortensias qui bordent l'allée, dans la lumière du soir (surtout quand je pense aux miens prématurément grillés par le soleil de début juillet), sont somptueux.