Auf der einen oder der anderen Seite des Rhein14: KÖLNER DOM
Je prends conscience qu'à l'allure où je vais, les vacances d'été arriveront que je n'aurais même pas fini le compte-rendu des précédentes !
L'étape suivante n'était pas des moindres puisqu'il s'agissait de mon "grand" retour à Cologne. Outre qu'il est facile de poser nos sacs à Cologne, dans la Domstrasse - on ne peut mieux faire - je désirais revoir cette cathédrale dans des conditions différentes car j'estimais que la rencontre n'avait pas vraiment eu lieu. Je savais que j'aurais cette fois le temps de la cerner, d'y entrer mille fois, du soir au matin, de la jauger aux différents angles des rayons solaires.
Je voulais savoir ce qui n'allait pas ou alors peut-être voulais-je faire en sorte que ça "aille", ne pouvant tout à fait me résoudre à ce que cette quintessence du gothique, cette cathédrale superlative qui au fond, grâce à l'élan néo-gothique du XIXème parachevait un idéal médiéval jamais atteint avant, que cette cathédrale inspirée de ma géante aimée entre toute Amiens, me laissât de marbre.
Le résultat fut à mi chemin. A la fois saisi bien plus que la dernière fois par l'envolée du sanctuaire, je constatais qu'on en faisait le tour très vite - elle qui est presque la plus grande de toute - derrière Séville et Milan - à cause de son unité trop parfaite répétitive, presque artificielle.
Plus sérieusement, je crois voir où le bât blesse. Elle a été commencée trop tard. Amiens, son modèle, est toujours sur la lancée de Chartres. La monumentalité des supports est encore présente. A Cologne, tout est sacrifié à l'art rayonnant, celui de Saint Denis et à sa gracilité qui convient moins à un édifice de cette taille. A Saint Denis (ou à la nef de Strasbourg) il a de la rondeur, ici il a de la raideur. Tout est étroit, la nef, les travées. La verticalité domine et si elle est efficace quand on entre, ça lasse quand on reste. Cologne est une cathédrale mathématique, une superbe démonstration à laquelle le charme de l'imprévu manque.
A l'extérieur, la façade (la plus grande façade d'église du monde) manque de relief et de fantaisie. Le chevet, très proche d'Amiens, me plaît plus.
Voici sans autre explications, qui nous mèneraient trop loin, des photos du grand vaisseau. (Je rappelle que seul le choeur est entièrement médiéval).
La cathédrale contient un mobilier remarquable:
Le reliquaire des rois mages (autour de 1200), oeuvre de Nicolas de Verdun, l'un des plus grands orfèvres médiévaux, auteur aussi de la chasse de N.D. de Tournai. Sa présence ici est une des raisons de l'importance de cette cathédrale...
Le retable des patrons de Cologne, du style dit "de Cologne", XVème...
Le retable d'Agilolphus, style anversois du XVIème,
Et le plus ancien des grands crucifix conservés au nord des alpes, la croix de Géron (fin Xème). Faire abstraction de la mandorle baroque...
Je ne résiste pas à une nouvelle ascension.
Mais pour mon malheur la Petersglocke (la plus grosse cloche d'église en fonctionnement) est en réparation (pas de battant !).
Je termine par des photos nocturnes. Sous ces lumières, la cathédrale est réellement impressionnante.