EUSA 2
Les prévisions météo, consultées régulièrement, étaient indécises, ou du moins changeantes concernant le week-end dernier. Et puis, le samedi matin, après avoir loué nos vélos, il devint assez rapidement évident que les bonnets emportés seraient inutiles mais que les casquettes oubliées manqueraient (au moins à Vladimir!).
Certes, les températures ouessantines (l'île la plus isolée dans l'Atlantique, d'où l'origine de son nom: la plus haute (bret. mod. usañ) au sens de la plus au large et non comme je le croyais la plus élévée en altitude, ce qui est égaleemnt vrai...) restent toujours fraîches, mais la luminosité est telle, qu'en fin de journée, une vague sensation d'insolation nous saisit.
Je ne fais guère de plans. D'un coup de pédale nous sommes à la plage de korz (les roseaux), la plus abritée de l'île, où le soleil dissipe les dernières brumes dans le calme du matin.
Puis, cap au nord, pour longer la côte à partir de la cale de Yuzin, laissant l'ouest de l'île pour le lendemain. C'est la continuité du Creac'h, rochers immenses dressés comme autant de forteresses assaillies par les vagues.
Très vite nous approchons l'île Keller, qui m'a toujours fasciné; si difficile d'accès et pourtant coiffée d'une maison-manoir toujours occupée occasionnellement malgré l'abscence de confort moderne. (j'ai mis deux photos trompe l'oeil, où la maison apparaît dans la continuité de la pelouse littorale, alors qu'elle en est séparée d'un bras de mer). Je dois avouer que j'ai toujours imaginé cette île comme décor d'un roman, récit d'une tournée infernale sur une île, lors de mes deux lectures séparées de plusieurs années. Nous ne rencontrons que peu de promeneur et la lumière est pou moi inédite. Je dois bien être là pour la sixième fois, mais mon émerveillement n'est pas érodé.
L'heure du pique-nique se fait sentir au ventre, et alors que nous abordons la presqu'île de Kadoran, du coin de l'oeil je repère une configuration qui, si je calcule bien, veut dire... me tromperais-je?
Je ne me suis point trompé ! Et je découvre la plus belle cascade côtière que j'aie pu voir (la plupart étant capistes). Une vraie cascade, bien dessinée et à pic, avec un dénivelé important. C'est inespéré car Ouessant étant petite, je n'imaginais pas de ruisseaux assez longs pour avoir un débit propre à faire une cascade. L'hiver et le début de printemps extrêmement arrosés ont joué en ma faveur. Et, partout je le constaterai, Ouessant est plus humide que jamais, il y a des ruisseaux, des marais partout).
Nous reprenons notre périple. Nous passons près d'un fortin du XIXème. A l'intérieur, m'attend une surprise.
Nous assistons au bain d'un phoque.
Puis la côte s'élève graduellement.
Un autre maison improbable me fait de l'oeil.
Nous sommes au sommet de l'île, au Stiff. Là s'élève le phare du même nom, construit par Vauban et aujourd'hui le plus ancien phare de Bretagne en service. Il est aujourd'hui monument historique et vient de bénéficier d'une très belle restauration qui lui a redonné ses enduits et dispositions d'origine. La gardienne tricote devant la porte, on a l'impression d'entrer chez elle.
Enfin, nous allons voir la fameuse maison en échauguette, que Vladimir ne connaissait pas.
Vaut mieux ne pas tomber se chaise en prenant son petit dèj sur la terrasse...