Auf der einen oder der anderen Seite des Rhein13: VALLEE DU RHIN
De toutes les journées de notre périple estival, celle-ci est bien la seule qui n'ait été envisagée. Alors que nous étions encore à Trèves et que notre futur proche nous destinait à Cologne, pour y retrouver cet appartement de la Domstraβe que j'avais connu il y a des années, je m'interrogeais sur la façon de rejoindre notre prochaine étape, peu enthousiaste à l'idée de ces grands axes traversant des zones fortement urbanisées auxquels semblait nous condamner la symbolique explicite de la carte routière. Je vise alors qu'au prix de quelques chemins de traverses (qui s'avèrerent larges - on est en Allemagne - et peu fréquentés), nous pouvions rejoindre le cours du grand fleuve qu'on pouvait suivre sans trop s'en éloigner jusqu'à Cologne. J'ignorais tout de ce que nous allions trouver, excepté de son relief accidenté et du fameux rocher de la Lorelei dont le nom avait "bercé" mon enfance et dont j'ignorais que je le verrais un jour, ayant définitivement tourné le dos aux horizons orientaux.
C'est ainsi que nous débouchâmes, à l'issue d'une grande descente, dans le village de Bacharach, dominé par un château fort, constellés des tours de ses anciennes fortifications et occupant un amphithéâtre ouvert sur le Rhin.
Je pénètre dans l'église aux couleurs si pimpantes que je crois un moment être en présence d'un pastiche du XIXème, mais il s'agit bien d'une église romane tardive, rhabillée d'éléments gothiques. Une telle architecture monumentale (4 niveaux d"élévation intérieure) étonne dans une si petite ville. La nef est précédée d'une sorte de narthex, ou partie basse sous tribune, voûtée, que je reverrai dans d'autres églises allemandes.
Plus célèbres sont les ruines de la chapelle Saint Werner, un martyre du XIII ème - saint patron des vignerons - dont la mort fut imputées aux juifs déclenchant des violences antisémites. Les romantiques la considéraient comme la plus belle ruine allemande. C'est un édifice du XIII et XIVème, d'un style rayonnant très français, qui avait peut-être un plan trèflé. Ces grandes et longilignes baies ogivales avec le ciel bleu comme vitrail m'ont charmé.
Nous constatons avec soulagement que la route qui longe cette portion très pittoresque du Rhin, n'est pas encombrée. L'omniprésence des vignes et le nombre de châteaux haut perchés sont confomes à la réputation du lieu.
Au milieu du fleuve, le célèbre château de Pfalzgrafstein qui ressemble plus à un navire qu'à une forteresse.
A l'abord d'une nouvelle bourgade, elle aussi dominée par un château fort, hérissée de tours,
je suis stupéfait par ceci :
Je ne comprends pas l'origine de cette étrange couleur, je n'adore pas le dépouillement de l'architecture, mais les proportions sont telles, la hauteur si prodigieuse que je soupçonne un intérieur intéressant.
La Liebfrauenkirche, quand j'y pénètre, dépasse mes espérances. Outre son architecture dépouillée et très élancée (elle est aussi haute que longue !) magnifique, le vaisseau est paré d'un mobilier exceptionnel du gothique tardif (jubé, retable - un des plus beaux retables gothique du pays), de fresques et de panneaux peints innombrables dont un triptyque montrant les 15 cataclysmes de la fin des temps.
A l'extérieur est un petit cloître.
Et c'est ainsi, d'églises en châteaux, que nous arrivons en face du célèbre rocher de la Lorelei dont la légende naît sans doute des difficultés de navigation à cet endroit ou le fleuve se resserre. Bon, à choisir d'avec le Raz de Sein...