Auf der einen oder der anderen Seite des Rhein10 : Colmar
Retour des aventures germaniques après un long silence. Je vous avais promis une suite logique sur la rotondité de certaines églises, on me la réclame à cor et à cri, mais il vous faudra patienter un peu car nous ne sommes pas encore arrivé en ces lieux stratégiques où tout finit enfin par s'expliquer... Du lourd nous attend en effet, comme dirait Cornus...
Une dernière étape alsacienne donc pour Colmar, vue un peu trop vite en fin de journée sous un ciel bien sombre.
La ville est célèbre pour son habitat ancien préservé et ça n'est pas usurpé.
En son centre s'élève une grande église gothique, faussement nommée cathédrale, des XIII et XIV ème siècles. Mon impression est mitigée. L'intérieur ne me séduit pas du tout malgré des arcades et piles dont le tracé est élégant.
C'est que je ne prise guère les églises à deux étages et fenêtres étriquées, ce qui semble être une des normes des édifices germaniques, y compris dans de très grands édifices (Ulm entre autres).
L'extérieur par contre, d'un grès jaune haut en couleur, me plaît. J'y retrouve l'efficacité décorative du rayonnant à l'allemande et de toutes ses grâces. (beaux fenestrages, belles balustrades et gâbles, imposantes niches aériennes sur colonnes en délit, belles gargouilles etc...).
Et puis il y a ceci !
Ça n'a l'air de rien mais je regarde cet énorme contrefort biais qui élargit la façade et le passage original qui le perce avec un sentiment de déjà vu, et je cherche où j'ai bien pu en voir de tels ! Et soudain la mémoire me revient. Je ne cherchais pas, mais pas du tout, au bon endroit ! J'aurais pu toutes les passer en revue que je n'aurais point trouvé. C'est dans ma propre cathédrale que ce dispositif existe. Et comme j'ai écrit un roman qui s'y passe, je l'ai emprunté, ce passage, en rêve, plus d'une fois. J'ai plus de souvenirs de ces déambulations imaginaires que des gestes minutieux qui ont présidé leur réalisation concrète... en carton. Bref, autant vous dire, qu'au moment où je comprends que j'ai devant moi en pierre ce que je croyais n'être que chimères, je suis sur les fesses. Un fois de plus m'est donné de constater que l'imagination engendre du possible. (les zones concernées apparaissent en clair)
Question sculpture, ça n'est pas la porte ouest du XIVème qui m'attire mais celle du transept sud, du XIIIème et pourtant très archaïque dans son agencement, une sorte d'hybride romano gothique qui n'est pas pour me déplaire. On y voit, au tympan, registre inférieur, Saint Nicolas sauvant trois jeunes femmes et trois jeunes hommes de la mort.
Quant aux piédroits, ils sont peuplés de têtes et figurines grimaçantes qui attirent mon regard On verra plus loin que Colmar est la villes aux têtes...
La ville de Colmar, regorge de belles bâtisses à chaque coin de rue et est, pour qui n'est pas allergiques aux pélargoniums, un charme pour les yeux.
On y rencontre beaucoup d'oriels, mot français qui remplace avantageusement le plus-connu-de moi bay window...
Deux maisons sont particulièrement célèbres : la maison Pfister du XVIème, son oriel, ses galeries en bois et ses fresques renaissances, étonnantes à cet emplacement et sur ce genre d'édifices. Bien que ces peintures ne soient pas tout à fait d'un genre qui me plaît, l'ensemble a beaucoup de charme.
L'autre est la maison des têtes, du XVIIème, dont la façade est ornée de 106 têtes humaines, les plus grandes garnissant l'oriel.