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EN ALAN AR MEURVOR
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7 novembre 2016

LES NOMS AU JARDIN

Je prends soudain conscience que le plaisir du jardin est, au delà de bien des aspects qui le constituent - beauté des végétaux, botanique, structuration de l'espace, etc. - un amusement tout enfantin à imaginer des mondes miniatures. Je me revois parcourir le jardin de mon enfance - 750 m2, donc grand pour la banlieue parisienne - à vélo, imaginant à chaque tournant, une nouvelle contrée, une autre géographie. Cette géographie justement, s'installe dans la tête, se fixe à force d'imaginer les mêmes choses et avec elle, arrivent les noms. De ceux qu'on ne confie pas, qui restent pour soi même. Ils existent d'autres noms, plus officiels, que la maisonnée partage. "La grande allée, la grande pelouse, la petite pelouse, la rocaille, l'allée du garage, la tonnelle, devant la maison..." Rien de bien original, ni d'onirique dans tout ça.

Dans le second jardin, il y avait les noms descriptifs : "le jardin jaune, le verger, la colline", d'autres, en anglais faisaient allégeance aux grands modèles : "rhododendrons dale, purple point", un massif pouvait même montrer une ambition démesurée comme "le japon", il y avait même "l'hôpital" où les rhodos étaient en convalescence ! D'autres encore, comme le "jardin blanc", annonçaient un projet qui ne se réaliserait jamais. Enfin, ce n'était pas sans un sourire que je me rendais dans la "forêt" où les jeunes arbres couraient à bout de souffle derrière leur réputation prématurée. Mais aujourd'hui, les feuille mortes ont tué l'herbe et fait de l'humus, l'ombre des branches a anéanti les arbustes et la forêt mérite déjà son nom.

Je rêve de faire du nouveau jardin un joli plan. Avec des noms dessus. Pour les allées et les massifs, les zones différentes.  Et je me rends compte que je n'aurais pas assez de noms pour tout compléter, loin s'en faut. Les noms qui s'imposent dans le langage quotidien manquent souvent de cette fantaisie qui a pourtant présidé à la création des espaces, celle des petits mondes miniatures. Il y a les noms ancestraux, comme Park Pontig, les biens établis comme le "jardin médiéval", devenu depuis un lapsus de Vladimir, la "cité médiévale" - tellement surdimensionné qu'il nous amuse de le réutiliser -, il y a ceux que je n'utilise qu'entre moi et moi, comme "krugell ar geoteier" tellement plus évocateur du vent dans les herbes que le "tertre des graminées", il y a aussi le radical "death valley", la vallée de la mort, qui malgré l'effroi qu'il pourrait causer, est resté dans l'usage.

Mais combien à créer encore! 

J'ai fini aujourd'hui mon passage secret, entièrement dallé, qui est aussi un col. Le breton "ode" donne bien l'idée des deux. Mais le col de quoi? Ah que de nuits blanches en perspective !

Sinon, comme j'ai opté pour l'immodestie, je compte bien vendredi entamer le deuxième tranche de Babylone !

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Commentaires
C
Je vois d'un très bon œil que l'on puisse nommer des parcelles, carrés, coins, zones dans un jardin. Je n'avais jamais connu ailleurs que chez toi, du moins pour des jardins à une échelle aussi fine.<br /> <br /> En revanche, c'est quelque chose que je connais à une échelle plus grossière concernant les parcelles (ou portions de parcelles) de la propriété de mes grands-parents qui avaient toutes un nom précis (bon, ces noms peuvent figurer sur des actes de vente et je l'ai vu aussi sur le cadastre napoléonien).<br /> <br /> Je connais ça aussi pour le domaine du Dragon terrassé. Les noms que nous utilisons vont bien plus loin que ceux des documents cités). Là où cela va le plus dans le détail, c'est pour l'étang, notamment en ce qui concerne les berges ou les abords.<br /> <br /> Autre exemple non personnel qui m'avait amusé : Bernard Loiseau, l'ancien grand chef du fameux restaurant de Saulieu avait nommé et apposé des plaques de noms de voies dans les couloirs (ou autres) de son restaurant. Je me souviens de l'avenue Alexandre Dumaine, nom de l'ancien grand chef du restaurant.
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P
Ofet, hihihi, et soit dit en passant je n'ai pas oublié grand chose des nouvelles du roc...;)
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P
Ok d'ac, je n'avais pas envisagé l'extrapolation mais maintenant je pige, et je suis bien d'accord avec le sentiment dont tu parles.
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K
Plume> Moi j'extrapolais sur l'amnésie de choses essentielles, dont je suis seul à me souvenir, (comme par hasard !) à tel point que je me demande si je ne les ai pas inventées. Or je suis sûr que non, notamment que ma mère était amoureuse d'un mec qui s'est avéré préférer les hommes (aviateur abattu par les allemands par ailleurs - c'es ds une des nouvelles du roc -) et à cause de quoi je suis persuadé que ma mère a toujours été assez "indulgente" envers les homos, elle plutôt portée à l'intolérance sexuelle, bref je ne peux pas être seul à connaître cette histoire (et d'autres moins importantes) vu ma différence d'âge avec frère et soeurs. C'est plus que de l'agacement, c'est un soupçon de folie !
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P
J'avais pas pensé aux pinochez, dis donc ! Mais c'est hautement improbable. Il y avait le long de ce mur le compost, les toilettes sèches :) jusque dans les années 65, et les réserves de planches à terrasses, ainsi qu'un gros hortensia et le figuier. Je penche plutôt mais sans aucun argument, pour le nom, peut-être déformé, d'un très ancien voisin mitoyen, du temps de l'arrière-grand père. <br /> <br /> C'est curieux que tu dises être agacé par cette amnésie, ou méconnaissance des autres, moi ça me ravit, c'est comme l'attestation d'un lien plus riche avec l'ancien jardin. Et d'ailleurs même si les "autres" ont forcément entendu ce nom, pas tous les jours mais presque, ça leur était totalement indifférent et il est évident que j'étais la seule à part mon père à partager la passion de ce jardin avec ma mère. Donc Pinogée m'appartient !!!
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