IWERZHON 11
ETREZEK AN ENEZ
Il en fallait une dose d'intuition, pour ne pas dire de voyance prophétique, pour deviner que Plume, du soda bread, nous ferait tout un fromage, et prendre cette photo qui témoigne de la variété en la matière dans les magasins irlandais. Et je dois dire que si cette photo fut prise à Clifden, j'aurais pu en faire de semblables un peu partout.
C'était le jour de quitter le Connemara pour notre escale la plus nordique. Mais avant nous fîmes un petit détour au travers d'une zone qui apparaît sur les cartes et les vues satellites comme vérolée d'une myriade de petits lacs au point qu'il y a plus de bleu sur la carte que de terre.
Sur place, l'impression est très différente. Il y a certes une infinités de petits lacs, mais plus éloignés les uns de autres que je ne l'imaginais.
Depuis que nous sommes dans le Connemara, je retrouve l'abondance des sorbiers qui m'avait surpris en Écosse. (Je me souviens qu'il y en avait pas mal aussi dans l'Arrée.)
Nous longeons une belle rivière pour remonter vers le nord et retrouver le massif des Twelve Bens que nous abordons par le sud donc et que nous pouvons admirer au delà de nombreux lacs, plus imposants ceux-ci.
Plus au nord encore, voici le seul "fjord" d'Irlande et là, parmi l'herbe de ce qui semble une banale prairie mais qui s'avère être une vraie éponge tourbeuse, que vois-je, partout? Des semis de pontiques. Voila bien qui va à l'encontre de tout ce qu'on m'a "enseigné" en matière de rhododendrons qui ne supporteraient pas d'avoir les pieds dans l'eau... J'en ramène un petit en souvenir.
Après un peu de route, nous voici à destination: Achill Island.
Elle est si peu distante du rivage, qu'un pont suffit pour s'y rendre. C'est la plus grande île d'Irlande. Je suis impatient de voir cette île dont les photos m'ont fort impressionné. Pendant le voyage, le ciel a pris des teintes de plomb qui faisaient craindre le pire. Finalement, le temps est gris mais calme.
Ceci est la tour qui appartenu à la femme pirate du XVIème siècle, Granuaile. Cette fois ce sont les gunneras qui se ressèment partout !!
Puis notre route arrive devant l'océan et là, la surprise est totale : c'est la tempête! On se serait un peu cru chez nous en hiver, sauf que les roches sont beaucoup plus sombres.
Nous arrivons enfin à notre B&B, aménagé dans une ancienne maison de douaniers. C'est très beau, juste devant la mer qui gronde, mais nous sommes un peu en décalage par rapport à la clientèle. Peu importe. Achill Island est connue pour son climat capricieux. Souvent bouché mais dont on dit que les éclaircies sont inattendues et somptueuses. Quand nous sommes entrés dans le gîte, nous n'avions pas vraiment vu où nous étions. Malgré le vent violent, tout était bouché. Le temps d'un thé et le ciel se déchire. Quand nous ressortons, nous ne sommes plus au même endroit. Nous avons l'impression d'un mirage soudain. Des falaises immenses sont apparues devant nous, que les dernières franges de nuées finissent de dévoiler.
Nous ne pouvons résister à l'envie, avant de dîner, d'aller voir Keem Beach, réputée un des plus belles plages d'Irlande et qui sera le point de départ, le lendemain, de notre aventure.
La route pour s'y rendre, me donne quelques frissons.
Disons que c'était un repérage.