IWERZHON 6
KENAVO KERRY
Dernière journée dans le Kerry à explorer - de nouveau sous le soleil - les alentours, à consacrer plus de temps à des endroits aperçus lors d'autres déplacements.
Tout d'abord la route qui mène à Portmagee d'où nous avions embarqué pour les Skelligs, au delà des parcours touristiques les plus courus.
Pas grand monde donc, des collines, des villages, des moutons, la mer et toujours, en ligne de mire les Skelligs, un peu obsédantes.
A Portmagee, nous passons le pont pour l'île de Valentia. (Oilean-Bheil-Inse). Le phare situé à Cromwell (!!!) point était accessible en s'acquittant d'un droit que je jugeais exorbitant au vu de la modestie du bâtiment, d'autant que nous savions devoir verser notre écot en de nombreux endroits que nous désirions voir et venant de France tout cela paraît toujours un peu excessif. Mais Cromwell avait bien mal défendu son fort que nous le contournâmes par les rochers et vînmes à bout de ses défenses sans abandonner le moindre sou.
La salicaire est la seule plante que je suis sûr d'avoir vue (hors pays tropicaux non européens) partout où je suis allé. Elle est d'une constance et d'une indifférence au climat incroyable. En climat méditerranéen (et même dans notre jardin breton, plutôt sec), on ne la trouve qu'en zone humide, mais en Irlande, grâce à l'arrosage perpétuel, je suppose, elle est présente partout. Autant dire que je n'en n'ai jamais vu autant, ni avec un tel effet décoratif car elle est toujours en grandes colonies.
Deux autres constantes végétales, en bord de route, la reine des prés (même topo sur ses exigences d'humidité) et une exotique invasive, le montbretia/crocosmia (Afrique australe). Combinez tout ça avec les fuchsias et le décor est planté. Notre hôtesse du Kerry me demande si je veux des montbretias et elle comprend aux moulinets que je fais avec mes bras qu'ils ont ici aussi, une petite tendance à être indésirables.
Puisque nous en sommes au chapitre botanique, sachez qu'il y a, non loin du phare, un jardin exotique qui bénéficie outre de la pluviométrie et d'une position abritée des vents dont on imagine bien qu'ils peuvent être très violents, de températures rarement négatives (11 jours de gel/an). Nous arrivons hélas trop tard pour le visiter, mais, nous l'avions déjà longé précédemment et une chose incroyable avait attiré mon attention. J'avais laissé ce mystère en suspens lors d'un commentaire de Plume: tous les talus et abords du parc étaient envahis de fougères arborescentes qui se ressèment à la faveur de l'humidité ambiante. Jeunes, il est difficile de les distinguer d'autres espèces indigènes et "herbacées", mais on voyait bien les aînées qui les dépassaient de leur tronc. J'en ai ramené 4 !
Mais j'aurais pu en remplir le camion rien qu'en écumant les abords du parking. Dans deux trois ans, ça vaut 50 € pièce et encore, pas chez Tr*uffaut! Elles n'ont pas trop aimé le temps au retour (chaleur et sécheresse), mais je crois qu'elles ont pris.
Au delà du pont, nous marchons vers une pointe en laquelle je fonde pas mal d'espoir, et les Skelligs jouent à cache-cache derrière les indentations de la côte.
De notre route, nous pouvons admirer les falaises derrière Portmagee dont j'estime qu'elles culminent entre 250 et 300 mètres, soit bien plus que les célèbrissimes falaises de Mohair. Alors, il faut que je vous touche un mot ou deux des falaises rentables. Il y a sur le littoral irlandais de nombreux "spots" ou la montagne est entaillée par l'océan et où la falaise, sur une assez courte portion est très haute. J'observe beaucoup la topographie et je gougouleurse pas mal aussi, si bien que je repère assez vite les endroits où nous pourrions aller en quête de sensations fortes. Néanmoins, comme je l'ai déjà signalé, il n'y pas pas de sentiers des douaniers, tous les prés sont clôturés et le sol est incertain. Bref, c'est la plupart du temps impossible - et frustrant. C'est pourquoi, aux endroits les plus impressionnants et propices, les propriétaires des dits prés ont aménagé un point de vue (parking, passerelle métallique etc...), qu'ils clament à force de panneaux être "la plus haute falaise" ou encore "la plus célèbre vue" d'Irlande pour vous demander 6 € à l'entrée. C'est le cas de ces falaises-ci, et d'autres sur Valentia elle-même à Geokaun Mountain. Pas plus envie de dépenser 12€ que de voir le charme brisé par les aménagements divers.
Heureusement, ils y aussi des endroits avec sentiers publics. C'est le cas de Bray Head, la pointe ouest de l'île où nous nous rendons et dont les falaises gratuites n'ont rien à envier aux autres.
Notre parcours :aller blanc/retour bleu:
C'est une longue montée jusqu'à la tour napoléonienne d'où l'on découvre le bras de mer qui fait de Valentia une île et au loin les hautes montagnes du Kerry.
Nous voici sur la pointe et nous regardons les hautes falaises qu'il nous reste à parcourir,
mais pour l'instant je brave mon vertige.
Je réalise plus tard, vu du sommet, l'endroit où je me trouvais alors que quelqu'un d'autre a pris ma place...
Du sommet, la pointe prend un aspect différent, et on mettrait bien le phare de la Vieille sur les Skelligs!
La côte nord de l'île vue d'en haut:
Et aussi An Tiaracht, avec son phare. En effet, à vol d'oiseau, la presqu'île de Dingle n'est pas loin. Par la route, il faut des heures!
A l'heure de redescendre (c'est tourbeux - linaigrette/ bog cotton) la lumière a changé.
C'est après cela que la quête des fougères nous avait mené au bout de l'île et nous prendrons donc le bac pour rejoindre Cahersiveen et son S*uper Valu*e bien achalandé.
Le lendemain nous faisons route vers le nord.