VACANCES IBERIQUES 1
La première étape de ce long périple n'avait rien d'espagnol. C'est que, d'une péninsule à l'autre, la route était longue et que quelques étapes s'avéraient indispensables. Décision fut prise de ne point trop s'éloigner de l'océan avant de le quitter définitivement pour des contrées bien terriennes. Et comme récemment je m'étais approché du plus emblématique des phares, je pensai effectuer un pèlerinage au tout premier phare de ma vie, le premier dont je me souvienne et qui fut sans doute le détonateur d'une passion jamais démentie. Ce phare, noir et blanc - une forme d'archétype - ne se trouve même pas en Bretagne, mais à l'extrèmité de l'île d'Oléron, à la pointe de Chassiron.
Nous trouvâmes un camping au pied du phare, qui outre sa situation, offrait l'avantage de l'originalité et du calme. De là, je pus à loisir observer l'allumage du phare et la concrétisation de ses rayons à mesure que l'obscurité s'épaississait.
Le littoral et sa micro falaise n'offre guère de quoi s'émerveiller. Mais les courbes et contre courbes dessinées par les innombrable écluses à piéger le poisson, construites de main d'homme, confèrent une certaine poésie au paysage. Vénus, la nuit tombée, s'y mire.
La tour d'Antioche, modeste tourelle qui signale un banc rocheux redoutable, a un nom qui me faisait rêver, avant même que je sache avec quelle ville lointaine elle le partagait.
J'ignorais que mon intérêt pour les jardins, trouverait nourriture en ce lieu. Autour du phare a été conçu un jardin assez malin, broderie "à la française" revisitée et cassée par quelques haies pirates, qui n'est autre qu'une immense rose des vents (avec indications précises de l'impact des vents différents sur la météo oléronnaise) dont le phare est le centre. J'aurais moi essayé d'y adjoindre un cadran solaire géant, mais peut-être n'était-ce pas possible.