CRIME DANS LE CAP
Ce soir là, il n’avait pas dormi à la maison mais dans cet hôtel morbihannais où il avait pris ses quartiers du mercredi pour quelques semaines. Il rentre d’humeur légère à la perspective de quatre jours de congés. Son seul souci est la météo. Il pleut et il vente sans discontinuer et les prévisions sont mauvaises. Les projets risquent d’êtres contrariés. Il a l’impression de ne pas avoir vu autant de pluie depuis fort longtemps. Au bout d’une heure et demie de route, il se gare enfin, enfonce la clef dans la serrure, tourne et pousse la porte. Il met quelques secondes à interpréter le spectacle inattendu et affligeant. Le sol de la salle principale, qu’il avait laissé propre, est jonché de quelque chose qu’il identifie finalement à des plumes. Il y en a partout. Son regard consterné suit les lignes du carrelage, remonte les marches pour constater que dans la cuisine, le tableau est le même. Et, sous la table, git une grosse grive morte dans une mare de sang. Au même instant retentit le bruit de la chatière. Bistouri rentre, roucoulant, ronronnant, fier de sa première contribution à la déco de la maison.